Au XXe siècle, les hommes ont grandi plus vite que les femmes, selon une étude

D'après ces scientifiques, les hommes se seraient naturellement allongés pour plaire aux femmes. Les détails de cette étude avec Vincent Nouyrigat, rédacteur en chef du magazine Epsiloon.

Article rédigé par Vincent Nouyrigat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les hommes ont grandi près de trois fois plus vite que les femmes au cours du XXe siècle, selon une étude. Photo d'illustration. (ERHUI1979 / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)
Les hommes ont grandi près de trois fois plus vite que les femmes au cours du XXe siècle, selon une étude. Photo d'illustration. (ERHUI1979 / DIGITAL VISION VECTORS / GETTY IMAGES)

Trois chercheurs ont repéré une tendance un peu particulière au cours du XXe siècle : les hommes auraient grandi plus vite que les femmes. Le résultat publié dans la revue Biology Letters est un peu perturbant. Ces scientifiques ont épluché les statistiques de 62 pays. Et ils ont constaté que l’amélioration des conditions de vie au cours du XXe siècle a plus bénéficié aux hommes qu’aux femmes. En tout cas, les hommes ont grandi plus vite que les femmes.

Au Royaume-Uni, par exemple, entre 1900 et 1958, ces messieurs sont passés de 1,70 à 1,77 mètre, soit un gain de 4%, quand les femmes se sont élevées de seulement 1,9%. C’est-à-dire que sous l’effet d’une meilleure alimentation et des progrès de la médecine, les hommes ont grandi près de trois fois plus vite. Cette étude demande à être confirmée, mais ce résultat est assez édifiant.

Les femmes plus attirées par les hommes grands ?

Il faut déjà savoir que la différence de stature entre hommes et femmes est en soi un sujet de polémiques scientifiques très violentes. Certains anthropologues pensent que c’est lié à un accès plus restreint à la nourriture pour les femmes, c’est le reflet d’une inégalité sociale. Mais cela est contesté. On peut aussi invoquer bien sûr l’action des hormones sexuelles, ou les contraintes énergétiques liées à la grossesse.

Les chercheurs de l’étude avancent, eux, l’hypothèse évolutionniste, selon laquelle, les femmes seraient plus attirées par les hommes de grande taille. La taille serait un indicateur implicite de bonne santé. Cela peut aussi être une garantie de protection. Et cette sélection pour les grands gaillards s’exprime encore plus fortement quand la nourriture est abondante. Les hommes deviennent encore plus grands, imposants, donc plus attirants et redoutables.

Des a priori sexistes ?

Mais pas de quoi non plus verser dans le masculinisme. D’autant plus que l’étude révèle que, lorsque les conditions de vie se dégradent, la stature de certains hommes s’effondre littéralement, les femmes sont beaucoup plus résilientes. Par ailleurs, de plus en plus d’études montrent que chez les chasseurs-cueilleurs actuels ou préhistoriques, malgré ces différences ancestrales de stature, les femmes contribuent et contribuaient en réalité énormément aux activités de chasse, y compris pour le gros gibier.

Les chercheurs, une fois débarrassés de leurs a priori, sont aussi en train de découvrir de nombreuses tombes de femmes guerrières, au Pérou, en Hongrie, en Suède, en Finlande, dans les îles anglo-normandes ou au cœur de la steppe. Comme quoi, ce n’est vraiment pas qu’une question de taille et de gros biceps.

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