Négociations en Tunisie: Moncef Marzouki "extrêmement optimiste"
Le président tunisien est l'invité exceptionnel de France Info ce mercredi. Son pays est en pleine crise politique. Il subit des attentats. Les islamistes et l'opposition ne parviennent pas à s'entendre. Mais Moncef Marzouki reste "extrêmement optimiste" : "Le dialogue national n'a jamais cessé (...) Il doit continuer aujourd'hui même derrière les portes (...) La Tunisie est un pays sage". Il a été reçu ce mardi par François Hollande.
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La semaine dernière, un kamikaze s'est fait exploser sur
une plage, à Sousse. Le terrorisme inquiète les Tunisiens et les touristes.
Moncef Marzouki se veut rassurant : "Nous démantelons les bandes
terroristes les unes après les autres. L'armée leur porte des coups très
sévères. La Tunisie est un pays tranquille. Elle l'est encore. Mais
malheureusement nous vivons dans une zone extrêmement instable. Nous payons le
prix de ce qui se passe au Mali, en Libye, en Syrie (...) Nous héritons des
difficultés de la région mais nous y faisons face" .
"Le dialogue national n'a jamais cessé"
La crise politique est aigue. Les islamises d'Enahda et
l'opposition ne parviennent pas s'entendre sur le nom d'un premier ministre de
transition. Qui a la solution ? Moncef Marzouki affirme que, malgré les
apparences, la situation n'est pas bloquée : "Le dialogue national n'a
jamais cessé. C'est une caractéristique tunisienne. Il doit continuer
aujourd'hui même derrière les portes ". Le président de la République fait
confiance à la "sagesse " de son peuple et des dirigeants. Il souligne
que le pays a déjà surmonté des crises graves et que la démocratie s'installe
peu à peu : "C'est cette sagesse et cette modération des Tunisiens qui me
permettent d'être extrêmement optimistes".
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paralysée politiquement
Face aux blocages, les Tunisiens sont de plus en plus
exaspérés : "Comme je les comprends !" répond le chef de l'Etat. Le
peuple pourrait-il redescendre dans la rue ? "Non" , ajoute-t-il, en
expliquant que la situation n'a rien à voir avec celle de la Révolution :
"Le peuple s'énerve à juste titre, c'est la démocratie (...) Quand il y a
aura des élections, il fera payer très cher à beaucoup de partis, y compris de
l'opposition. Tout le monde pourra y perdre des plumes"
Des opposants reprochent à Moncef Marzouki d'être faible,
voire complaisant avec les islamistes. Le président tunisien leur répond
vivement : "Cette accusation n'a pas de sens ". Il justifie sa
méthode, face à "une partie conservatrice qui se reconnaît dans
l'islamisme et une partie laïque, moderne, qui se reconnaît dans les partis
démocratiques". Sans cette politique de dialogue entre modérés, dit-il,
"nous aurons un affrontement des deux extrêmes et le pays va devenir
infernal, bipolarisé comme en Egypte".
"Horrifié par la torture"
Il y a quelques jours, à Tunis, un homme est mort juste
après son interpellation. Il aurait été torturé. Moncef Marzouki se dit
"absolument horrifié et scandalisé" : "L'enquête ira aussi loin
que possible (...) Personne ne sera protégé. Ce sont des dérapages. Je mets un
point d'honneur à ce qu'on ne torture pas dans la Tunisie de l'après Révolution".
Chez les défenseurs des droits de l'homme, un autre
homme, un militant athée nommé Jabeur Mejri est devenu un symbole, car il a été
condamné sept ans de prison, simplement parce qu'il avait publié des
caricatures de Mahomet et des textes sur sa page Facebook. Moncef Marzouki
va-t-il intervenir ? "Je vais le faire libérer. J'attends simplement une
accalmie politique. Actuellement, il y a des tensions normales et je ne veux
pas que cette libération soulève des débats"
"Je n'ai pas changé"
Avant d'accéder au pouvoir, Moncef Marzouki était un des
principaux opposants au régime de Ben Ali. A-t-il changé ? "Je n'ai pas
changé mais j'ai beaucoup mûri (...) Quand vous êtes aux manettes, vous voyez
les résistances, la complexité, la difficulté, les surprises (...) Le pouvoir,
d'une certaine façon, c'est l'expérience de l'impuissance (...) On ne peut pas
demander aux hommes politiques de faire des miracles".
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