Olivier Solivérès : "C'est incroyable de voir la salle debout, les gens qui hurlent tous les soirs"
Après avoir triomphé et obtenu toutes les récompenses à Broadway, la comédie musicale "Cher Evan Hansen" s'installe jusqu'au 18 janvier au théâtre de la Madeleine à Paris. Son metteur en scène Olivier Solivérès est l'invité de Frédéric Carbonne.
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Olivier Solivérès a mis en scène Cher Evan Hansen, une comédie musicale à voir actuellement au théâtre de la Madeleine, à Paris. Il explique en quoi ce spectacle reflète à la fois les tourments et l'énergie des adolescents d'aujourd'hui et il espère que le public s'emparera de ces sujets parfois tabous.
Faire rire, pleurer, chanter en parlant de santé mentale et d'anxiété sociale de la jeunesse, voilà tout le pari de ce spectacle. L'enthousiasme du public, lors des premières représentations, touche Olivier Solivérès : "J'en ai des frissons, c'est incroyable, la salle est debout, les gens hurlent, on est obligé de rouvrir les rideaux parce qu'ils veulent encore voir les comédiens, c'est fou !"
Olivier Solivérès ne cache pas qu'il y a une dimension personnelle dans le choix de monter cette comédie musicale. Il est le père de 4 enfants, et leur pratique des réseaux sociaux l'inquiète parfois. Il souvient lui-même, au collège, avoir éprouvé un profond sentiment de solitude.
"Evan, se sent seul, il se renferme au lieu de s'ouvrir aux autres."
Olivier Solivérèsà franceinfo
Pour Evan Hansen, le déclencheur de l'ouverture aux autres sera un mensonge né d'un quiproquo, seule façon à ses yeux d'intéresser les autres adolescents de son lycée. Il y a une dimension burlesque, une fantaisie qui allège des thèmes, parfois lourds, abordés dans le spectacle.
Cher Evan Hansen marque aussi la révélation d'un comédien de 20 ans, Antoine Le Provost, qui joue le rôle principal, présent sur scène du début à la fin. "Cela a été très très long de trouver notre Evan Hansen" avoue Olivier Solivérès, mais quand le jeune homme est venu auditionner pour un autre rôle, "une évidence est apparue que c'était lui, même s'il ne correspondait pas physiquement à ce que j'imaginais pour incarner cet adolescent tourmenté".
Le pari semble donc gagné. Mais ce qui importe le plus à Olivier Solivérès est que ce spectacle participe au débat autour de questions délicates : "Le but d'une pièce de théâtre est que les gens sortent et parlent." Il raconte ainsi comment une amie et sa mère ont, après le spectacle, longuement parlé et évoqué les non-dits et les silences dans leur famille. "C'est ça qui est difficile avec des adolescents, conclut le réalisateur : communiquer et partager." La comédie musicale qu'il met en scène peut y contribuer, elle fait passer deux heures réjouissantes au spectateur.
Cher Evan Hansen, jusqu'au 18 janvier au théâtre de la Madeleine, à Paris.
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