Javier Cercas : "Je voulais demander au pape François si ma mère, comme elle en est persuadée, retrouverait mon père au ciel"

"Le Fou de Dieu au bout du monde" de Javier Cercas est le livre le plus étonnant de la rentrée. C'est le Vatican qui a sollicité le grand écrivain espagnol pour écrire sur le Pape François, et cela donne à la fois un récit de voyage en Mongolie et un voyage intérieur. Une enquête et une quête passionnantes.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
"Le Fou de Dieu au bout du monde" de Javier Cercas se lit comme une enquête policière. (ACTES SUD)
"Le Fou de Dieu au bout du monde" de Javier Cercas se lit comme une enquête policière. (ACTES SUD)

Le Vatican voulait un écrivain connu, quelqu'un qui connaît le catholicisme et aussi un non-croyant pour écrire sur le pape François. Voilà comment Javier Cercas explique sur franceinfo le cadeau qui lui est tombé dessus ; la proposition à l'été 2023 d'accompagner le Pape en Mongolie et d'avoir porte ouverte au Vatican. "Vous savez que je suis dangereux parce que je suis écrivain, a-t-il répondu, et parce que je suis athée." Ainsi commence donc une aventure littéraire unique qui nous emmène dans un pays bouddhiste où il n'y a que 1 500 catholiques, auprès de missionnaires pour lesquels Javier Cercas ne cache pas son admiration, mais aussi au plus près de ce pape qui voulait révolutionner l'Église catholique. "J'avais tout le temps à l'esprit ma mère très croyante, raconte Javier Cercas, et je voulais poser au pape une question : que dois-je lui répondre quand elle me dit qu'elle va retrouver mon père au ciel, ce qui est le cœur de la foi catholique ?"

Le Fou de Dieu au bout du monde publié chez Actes Sud se lit comme une enquête policière sur le plus grand mystère de l'humanité. Sur franceinfo, Javier Cercas dit qu'il a été profondément changé par l'écriture de ce livre. Il reste évidemment athée, "la croyance ne se décrète pas", dit-il, mais il confesse envier parfois celles et ceux qui ont ce qu'il appelle "le superpouvoir de la foi". Et "le superpouvoir de l'écrivain, conclut-il, c'est d'écrire le meilleur livre possible parce que la littérature c'est une forme de vie en plus, plus riche, plus intense, plus complexe." Et ce livre en est un exemple parfait.

Le Fou de Dieu au bout du monde, Javier Cercas, Editions Actes Sud

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