David Thomas : "La maladie mentale est une tyrannie qui relègue les malades sur leur île"

"Un frère" de David Thomas, aux éditions de l'Olivier, est le livre surprise de la première sélection du Prix Goncourt. Récit d'une vie aux côtés d'un frère schizophrène et d'un lien qui perdure au-delà de la maladie mentale et de la mort.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
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Temps de lecture : 1min
Le livre de David Thomas est sur la première liste des Goncourt. (ÉDITIONS DE L'OLIVIER)
Le livre de David Thomas est sur la première liste des Goncourt. (ÉDITIONS DE L'OLIVIER)

Chaque week-end, Frédéric Carbonne accueille "L'invité culture", un dialogue de 7 minutes sur l'antenne de franceinfo. Ici, l'écrivain David Thomas.

Avec Un frère, l'auteur propose un récit à la fois douloureux et lumineux. La douleur de partager la souffrance d'un frère schizophrène. La lumière d'un texte qui traduit ce lien entre deux frères. "Je n'aurai pas pu l'écrire avant la mort d'Édouard", explique David Thomas pour qui, il ne s'agit ni d'une thérapie, ni de faire son deuil mais de maintenir une présence malgré la mort.

Regarder la réalité en face

David Thomas se réjouit que la maladie mentale soit moins taboue aujourd'hui : il faut, explique-t-il, regarder la réalité en face et se méfier d'une vision romantique de la folie. Pour lui, une personne schizophrène est comme un dissident politique, relégué sur une île, en marge du reste du monde et il compare cette situation à une tyrannie.

Ce livre n'est donc pas un témoignage sur la maladie mentale. S'il s'appelle Un frère, et non "mon frère", c'est parce que David Thomas parle aussi de lui, de la culpabilité, de l'impuissance des proches. Il reconnaît aussi de la force de l'écriture pour créer des ponts entre des mondes qui peuvent paraître inconciliables.

David Thomas se présente lui-même comme un écrivain "à prix" plus qu'un écrivain "à lecteurs". Il espère qu'avec cette sélection dans la première liste du Prix Goncourt il trouvera un plus large public.

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