Les malheurs de la majorité font-ils le bonheur de l'opposition ?
Question posée au lendemain de la motion de censure défendue par l'UMP à l'Assemblée nationale. Une UMP requinquée par les difficultés de la gauche, mais qui ne veut pas le dire trop fort.
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Face camera, la retenue est certes de rigueur à droite : pas
question de se réjouir des déboires judiciaires de Jérôme Cahuzac, pas question
non plus de capitaliser trop ouvertement sur les difficultés du gouvernement
face à la crise économique. Après tout, cette crise frappe d'abord les Français
et il serait mal venu de jubiler en ces temps troublés.
Du coup, Jean-François Copé prend de la hauteur. Le patron
de l'UMP, qui a défendu la motion de censure hier à l'Assemblée, n'est pas,
promis juré, dans un état d'esprit de profit politique.
"Je crois que la situation est très grave. La tonalité
de mon propos à l'Assemblée nationale c'était d'abord pour adresser un message
d'alerte. "
A l'UMP, on se veut, et on se dit modeste. Luc Chatel,
ancien ministre, proche de Jean-François Copé : "Nous ne gagnerons
pas les élections sur le malaise de la majorité, sur les difficultés du
gouvernement. Nous gagnerons les élections parce que nous serons crédibles et
force de proposition. "
Les municipales, dans un an, échéance omniprésente dans le discours
des élus d'opposition.
Evidemment, pourrait-on dire et indépendamment des
postures vertueuses, la droite espère bien tirer profit des difficultés du
gouvernement.
"C'est vrai que les circonstances, aujourd'hui,
renforcent l'image de l'UMP. C'est vrai que le désastre dans lequel s'engage le
gouvernement sur le plan économique fait que les Français ont envie de se
tourner vers une opposition imaginative, dynamique, pugnace, " déclare Patrick
Ollier, ex-ministre des relations avec le parlement.
Le meilleur indicateur, c'est encore les urnes, estime le député
des Alpes-Maritimes Eric Ciotti :
"L'élection partielle de dimanche dans l'Oise a montré
très clairement que l'UMP progressait et que le PS s'effondrait. C'est un
indicateur. "
Rappelons tout de même que, certes, le candidat UMP est arrivé
en tête dimanche dernier dans l'Oise et que la candidate socialiste a été
éliminée dès le premier tour, mais au profit de la candidate du Front national,
qui apparaît comme le grand gagnant de cette élection partielle. Pas très
rassurant pour la droite parlementaire, à un an des municipales et des
européennes.
En attendant, à l'UMP, le naturel revient au galop et le
match Copé-Fillon bat toujours son plein.
Pour les uns, c'est Copé superstar. "Tout le groupe UMP s'est levé pour applaudir
Jean-François Copé, donc on a une UMP rassemblée ", estime le député Sébastien
Huyghes.
"C'est le président de l'UMP. C'est le patron du plus
important parti de l'opposition ", déclare Patrick Balkany.
Nettement moins enthousiaste, Nathalie Kosciusko-Morizet, la
désormais candidate à la Mairie de Paris en 2014, entend remettre les pendules
à l'heure : "*La question ce n'est pas le parti ou son leader. La
question c'est les Français. C'est vrai que ce n'est pas une motion de censure
qui apporte les solutions mais cela permet au moins d'exprimer ce malaise dans
lequel on est et cet appel à changer de politique.
*
Une motion de censure qui* "n'apporte pas les
solutions"
Une critique reprise par les fillonistes Pierre Lellouche : "La motion de censure devait être non seulement un catalogue de toutes
les erreurs faites depuis 10 mois et aussi une sorte de proposition alternative
basée sur la compréhension de ce que nous avons réussi et de ce que nous n'avons
pas réussi. Nous n'avons pas été parfaits, la preuve c'est que nous avons été remerciés. "
Laurent Wauquiez estime lui que "l'on donne trop le sentiment que tout ce
que fait le gouvernement est mal et que nous tout ce que l'on faisait avant été
parfait. C'est plus compliqué que cela la vie. Ayons le courage d'être un peu
modeste et de mettre des propositions en face. "
Les filllonistes, prompts à savonner la planche de Jean-François
Copé hier à l'Assemblée, il a été "moins applaudi", voire "moins
bon" que Jean-Louis Borloo, glissent les plus perfides. Quant à François
Fillon, il était carrément absent, en déplacement à Moscou, l'ex-premier
ministre a séché le discours de son rival.
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