Hollande dans la seringue syrienne
François Hollande se trouve dans une posture délicate dans le dossier syrien.
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Le chef de l'Etat a été passablement surpris par la décision
de Barack Obama de solliciter un vote du Congrès pour lancer d'éventuelles
frappes en Syrie. Le coup de fil du président américain samedi aura été une
douche froide. L'Elysée depuis tente de déminer ce qu'il faut bien appeler une
déconvenue, pour éviter que ça ne devienne une débâcle. Deux réunions discrètes
ont été organisées ce week-end, samedi soir et hier soir, avec, autour
du chef de l'Etat, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ainsi que Laurent
Fabius, Jean-Yves le Drian, Manuel Valls et Alain Vidalies, à savoir affaires
étrangères, défense, intérieur et relations avec le Parlement. La gestion de la
crise syrienne va se jouer dans ce cercle très restreint. L'entourage du chef
de l'Etat a fait passer en début de soirée ce message destiné à faire baisser
la pression: "Nous prenons acte de la déclaration du président Obama,
notre détermination à agir pour sanctionner l'utilisation d'armes chimiques est
totale et la concertation avec nos partenaires se poursuit ".
En clair, qu'est-ce
que cela signifie ? Que François Hollande est coincé ?
Oui, prié d'attendre pendant une semaine la décision du
Congrès américain, lui qui souhaitait une action militaire ferme, rapide,
histoire de court-circuiter d'inévitables polémiques nationales. C'est
raté : Jean-Luc Mélenchon l'a traité de "supplétif des nord-américains".
Les leaders de la droite et du centre réclament un vote à l'issue du débat
parlementaire sur la Syrie prévu ce mercredi. Jean-Marc Ayrault, pompier de
service, chargé de recevoir les responsables parlementaires cet après-midi, devrait
leur dévoiler certains documents "secret défense" sur l'arsenal
chimique syrien, informations déjà éventées hier à la une du JDD , pour tenter de convaincre et de calmer le jeu.
Preuve que les éventuels dégâts dans l'opinion inquiètent l'Elysée.
Il pourrait y avoir
un vote mercredi prochain ?
Il n'y en aura pas, rappelle Claude Bartolone, le président
de l'Assemblée nationale, ce n'est pas prévu par la Constitution. Même si, en
vérité, il est possible d'organiser ce vote, François Hollande n'en veut pas,
ce serait à ses yeux une dilution du pouvoir présidentiel, lui qui entend
conserver seul la prérogative d'engager nos forces militaires.François Hollande s'inscrit dans l'héritage du général de
Gaulle, alors que la droite réclame un vote. C'est le monde à l'envers!
Mais aujourd'hui, une
éventuelle action militaire en Syrie reste impopulaire.
Le sondage est connu, 64% des Français y sont hostiles,
selon BVA. La Syrie n'est pas le Mali, qu'il fallait débarrasser de ses
djihadistes. Les buts de guerre cette fois sont imprécis, pour ne pas dire
contradictoires : punir Bachar, en finir avec son système, mais sans le
destituer, a dit le chef de l'Etat. C'est assez contradictoire. L'Elysée va
recentrer son discours sur la lutte contre la prolifération des armes
chimiques. Un proche de François Hollande se veut optimiste : soit Obama y
va, et la France aura été en pointe sur la scène internationale face au
dictateur syrien, soit Obama renonce, et le président français pourra dire
qu'il se sera battu jusqu'au bout. Nous n'en sommes pas là. La partie s'annonce
serrée pour le chef de l'Etat, les débats ne font que commencer. Et la guerre
civile en Syrie, pendant ce temps, se poursuit.
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