L'interview éco. Bill Gates salue "le très bon partenariat" de sa fondation Bill & Melinda Gates avec la France et "espère une continuité" après les élections
Bill Gates, cofondateur de Microsoft, était l'invité de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour appeler à plus de solidarité vis-à-vis des pays pauvres. Très présente en Afrique, la fondation Bill et Melinda Gates a un budget colossal.
Plus grande fortune mondiale selon le classement Forbes 2017, avec une fortune estimée à 86 milliards de dollars, Bill Gates était à Paris vendredi 21 avril pour soutenir l'opération Printemps solidaire sur la lutte contre les inégalités avec la fondation philanthropique Bill & Melinda Gates. Cette organisation, créée par le couple Gates en 2000, vise notamment à lutter contre la pauvreté dans les pays en développement et à apporter des innovations en matière de santé. Invité sur franceinfo, le cofondateur de Microsoft a estimé que la fondation avait "un très bon partenariat avec la France" et a espéré "qu'il y aura une continuité" après les élections.
Franceinfo : Les Français vont élire dimanche un nouveau président, qu'attendez-vous de cette élection ?
Bill Gates : Les Français ont toujours été très généreux, la fondation a un très bon partenariat avec la France, qui a été une des premières à participer au fonds mondial. Ce que j'espère c'est qu'après les élections un élan de solidarité se réveillera envers les pays les plus pauvres et qu'il y aura une continuité.
Que répondez-vous aux Français et aux Européens qui disent qu'eux aussi ont des difficultés et qu'il faut s'aider soi-même avant d'aider les autres ?
Ils n'ont pas tort. Même si 98% du budget de l'État est dépensé en France, il ne faut pas oublier les conditions de vie dans d'autres pays, les épidémies, les mouvements migratoires, les guerres civiles. Il faut s'en préoccuper. Au-delà des conditions humanitaires, il faut s'assurer que nous tendons la main à nos frères humains.
La question se pose-t-elle également aux États-Unis notamment depuis "l'America first" de Donald Trump ?
Chaque fois qu'une nouvelle administration arrive, on se pose la question : l'aide est-elle vraiment efficace pour des pays aussi lointains ? Au départ, l'administration Trump a évoqué des réductions budgétaires importantes sur l'aide internationale. J'espère qu'il n'y en aura pas, parce que si l'on parle par exemple du sida, les vaccins qui sont destinés aux enfants intéressent tout le monde. Et quand on se dit que quelques points de soft power peuvent faire la différence, je crois que les gens sont prêts à faire cet effort-là.
En avez-vous parlé avec le président ?
Je ne l'avais pas rencontré avant son élection, mais je l'ai fait deux fois depuis son élection, avec des gens de son entourage aussi. Nous avons parlé du partenariat avec les agences de développement.
Combien avez-vous investi pour créer la fondation avec votre femme il y a 20 ans ?
Nous avons un engagement, quasiment toute notre fortune ira à cette fondation. Nous avons dépensé plus de 40 milliards de dollars à ce jour et nous continuerons à dépenser. Mais nous avons en retour des attentes importantes sur ce que nous pourrons obtenir avec nos partenaires, notamment la France.
Chaque année vous investissez deux fois plus que l'Organisation mondiale de la santé. Pensez-vous que sur le long terme des milliardaires peuvent remplacer l'aide publique ?
Absolument pas. C'est sûr que les budgets publics font plus que la philanthropie privée si vous les cumulez. La philanthropie est importante pour s'assurer que le travail est bien fait, qu'on puisse mesurer les résultats, que l'on finance la bonne recherche, mais il faut absolument la présence de l'État.
Qu'est-ce qui vous rend le plus heureux sur le travail de votre fondation ?
La plus grande réussite, c'est la réduction de la mortalité infantile, qui a été divisée par deux depuis 1990. La raison principale en est les nouveaux vaccins, notamment financés par la France, qui ont permis ces succès. On a aussi connu des échecs. Sur le plan de l'éradication des maladies, la polio est plus difficile à éradiquer que nous ne croyions. Mais nous espérons arriver au terme du problème, on y est presque. Le problème est que les pays touchés sont parfois instables, il est compliqué d'y intervenir.
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