"Alain Juppé est parti des Républicains sans le dire, tout en le disant" estime l'ex-LR et ex-ministre Dominique Bussereau
L'ancien ministre Dominique Bussereau était l'invité de "L'Interview J-1", lundi, sur franceinfo, à la veille du début de la visite de Laurent Wauquiez au Salon de l'agriculture.
Dominique Bussereau, président de l’Association des départements de France et ancien secrétaire d’État aux Transports, était l'invité de L'Interview J- 1 lundi 26 février, à la veille du début du marathon de Laurent Wauquiez au Salon de l'agriculture, à Paris.
Après des années au service de l’UMP puis du parti Les Républicains, Dominique Bussereau a sauté du train LR : il n'a pas digéré l'interview du président LR sur BFM TV après la polémique créée par ses propos devant des étudiants de l'EM Lyon.
Dans cet enregistrement à son insu, Laurent Wauquiez mettait notamment en doute la capacité d'Alain Juppé à gérer la ville de Bordeaux. Réponse cinglante de ce dernier :" Des propos tout à fait lamentables et d'une vulgarité extrême". Pourquoi Alain Juppé ne quitte-il pas le parti LR, comme vous ?
Alain Juppé est un fondateur -comme moi d'ailleurs mais, lui, à un niveau supérieur - de l'UMP, qui a donné Les Républicains. Il n'a pas payé sa cotisation l'an dernier, il ne la paye pas cette année. Il est parti sans le dire tout en le disant. Je pense qu'il a bien fait de réagir et de rappeler qu'en politique la violence dans les propos n'est pas acceptable. On peut très bien se battre, combattre et faire gagner des idées sans la violence et sans s'attaquer à des personnes.
Laurent Wauquiez ne s'est pas excusé. Vous le souhaitiez pourtant ?
Oui, je souhaitais parce que ce n'est pas ma conception de la vie publique. Je pense que c'est un garçon intelligent, cultivé, plutôt brillant et, partir dans cette dérive de langage, cela méritait des excuses (...) Je suis également enseignant, à Sciences-Po à Paris. Je n'ai jamais parlé comme ça devant mes étudiants, et je ne parlerai jamais comme ça parce que, quand on va devant des étudiants, on leur droit le respect et pas de les emmener dans la cacophonie.
Où vous trouvez-vous, maintenant, sur l'échiquier politique ?
Je suis toujours ce que j'étais quand j'ai rejoint Valéry Giscard d'Estaing, à 20 ans. J'appartiens à la famille de la droite modérée et du centre. Je suis libéral et Européen (...) Je n'ai pas envie de repartir dans une affaire partisane. Aujourd'hui, dans l'organisation politique de la vie française, il n'y a aucune case qui ne me convient.
Ce lundi, La République en marche s'est engagée à mener la réforme de la SNCF. Le Premier ministre veut tout boucler avant l’été. Regrettez-vous de ne plus être ministre des Transports ?
Non, parce qu'on a fait des choses pendant le gouvernement de Jacques Chirac et de Nicols Sarkozy. Je pense au service minimum, qui a apporté beaucoup de changements dans la vie quotidienne des clients du train, du métro, des réseaux publics. On a beaucoup innové, mais c'est bien de passer à une étape supplémentaire. Je suis heureux que le Premier ministre ait retenu ce que j'avais considéré de positif à 90-95% dans le rapport. En tout cas, une volonté de réforme, une volonté de changement, d'ouverture à la concurrence, mais surtout pas de fermer toutes les lignes capillaires [dédiées au fret ferroviaire] qui irriguent notre territoire.
Concernant la méthode : le Premier ministre veut de la "concertation", mais surtout des ordonnances. Provocation inutile, selon vous ?
J'ai été parlementaire : les députés et les sénateurs n'aiment jamais trop les ordonnances parce que les ordonnances, c'est un moyen d'aller plus vite et de passer moins de temps sur les débats parlementaires. Mais, dans certains cas, dans les premières années d'un quinquennat, je pense qu'il faut aller vite sur les réformes parce qu'après ça devient plus difficile (...) Je ne suis pas un fana des ordonnances mais, dans certains cas, si ça permet sur des sujets techniques d'aller vite - cela a été le cas sur le travail et, là, cela a été le cas sur des sujets techniques de la réforme ferroviaire - pourquoi pas. Mais, il ne faut pas en abuser parce que le Parlement a son rôle et la concertation parlementaire améliore toujours les dispositifs.
Il y a un point qui ne rassure pas totalement les élus locaux, dont vous faites partie, c’est la pérennité des petites lignes. Édouard Philippe se veut rassurant, mais l’ouverture à la concurrence signifie forcément un minimum de rentabilité ?
Quand il y a ouverture à la concurrence, ça coûte moins cher (...) Sur les petites lignes, je suis rassuré parce que je pense que, politiquement, un gouvernement ne peut pas à la fois discuter socialement - ça va être compliqué avec les syndicats de la SNCF comme toujours - et en même temps avoir une fronde des élus locaux. Je pense qu'il a compris que ces lignes étaient utiles à la fois dans la vie des Français, mais aussi pour le fret parce que certaines ont un trafic fret significatif.
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