Otages, une histoire israélienne : l'info de l'histoire du 25 janvier

L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.

Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un des Palestiniens responsables de la prise d'otages des athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques de Munich (Allemagne), en septembre 1972 (DPA / DPA)
Un des Palestiniens responsables de la prise d'otages des athlètes israéliens pendant les Jeux olympiques de Munich (Allemagne), en septembre 1972 (DPA / DPA)

Quatre otages israéliennes ont été libérées samedi 25 janvier par le Hamas. Les prises d’otages constituent une histoire consubstantielle à Israël, car elles remontent à sa création. Avant cela, les prises d'otages étaient pratiquement inexistantes. Il y avait plutôt des pogroms, des massacres de juifs, en Palestine. Les enlèvements viennent à partir du moment où la pression doit être mise sur ce nouvel Etat par ses adversaires, pour obtenir des avantages.

Un exemple de cette préhistoire des enlèvements : en décembre 1954, cinq soldats israéliens sont faits prisonniers alors qu'ils patrouillent à la frontière. Face à cette situation, le ministre de la Défense fait arraisonner un avion syrien. Après quelques jours, quatre des soldats sont rendus vivants et la dépouille du cinquième qui s'était suicidé, croyant que ses camarades avaient été tués, les accompagne.

La première prise d’otages de civils intervient après la guerre des Six jours. En 1968, un avion de la compagnie israélienne El Al est détourné par des membres du FPLP en direction d'Alger. L'Algérie de cette époque était très engagée derrière le mouvement palestinien, et avait déclaré la guerre à Israël l'année précédente, envoyant hommes et avions vers l’Egypte. C'était un lieu propice pour garder des prisonniers. Ce détournement et cette prise d'otages se prolongent pendant 40 jours. Finalement, douze passagers israéliens et les dix membres d'équipage sont échangés contre 16 prisonniers arabes. Ce succès des preneurs d'otages va entraîner d'autres opérations parfois sanglantes.

C'est le cas en septembre 1972, lors de la prise d'otages lors des Jeux olympiques de Munich. La police allemande hésite puis tente d'intervenir. Et les preneurs d'otages tuent onze athlètes israéliens avant de mourir à leur tour.  

Libérations par l'armée ou échanges négociés

Désormais les autorités israéliennes oscillent entre interventions musclées et échanges négociés. Intervention dans l'école de Ma'alot en 1974 : 115 enfants de 12 à 15 ans sont détenus. L'intervention juste avant la fin de l'ultimatum posé par les terroristes pour faire libérer des prisonniers se solde par 22 enfants morts et 68 blessés. Un drame et un échec pour l'État hébreu, déjà accusé d'avoir mal défendu les enfants. Et pour la première fois les organisations terroristes palestiniennes s'en étaient prises à des enfants.

Mais dans les enlèvements plus récents, depuis trente ou quarante ans, des échanges ont eu lieu. Comme dans le cas spectaculaire de Gilad Shalit, un soldat franco-israélien enlevé. Il est échangé contre 1 027 prisonniers, car comme le dit le président israélien Shimon Peres à sa libération en 2011, "Sauver une âme, c’est sauver un peuple".

En fait, les prises d’otages ont un effet paradoxal quand elles s’achèvent par un échange. La libération entraîne alors une double liesse. Chaque camp peut y voir une victoire. Et les hommes de bonne volonté y trouvent un signe d’espoir.

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