ZEvent 2025 : comment les streamers français récoltent-ils autant de dons ?

Jusqu’à dimanche soir, des centaines de streamers, des vidéastes d’Internet, vont faire des vidéos en direct. L’objectif est de récolter des dons pour plusieurs associations. En 2024, ils avaient réuni plus de 10 millions d’euros.

Article rédigé par Julie Viallon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le streameur Zerator (Adrien Nougaret) lors du ZEvent, un événement caritatif en ligne qui a réuni 136 streamers, le 8 septembre 2024. Photo d'illustration (SYLVAIN THOMAS / AFP)
Le streameur Zerator (Adrien Nougaret) lors du ZEvent, un événement caritatif en ligne qui a réuni 136 streamers, le 8 septembre 2024. Photo d'illustration (SYLVAIN THOMAS / AFP)

C’est un peu la version 2.0 du Téléthon. Dès vendredi 5 septembre à 18 heures, des centaines de streamers vont enchaîner trois jours de direct sur leurs chaînes de vidéo en ligne : Twitch. Objectif : récolter un maximum de dons pour les associations partenaires (Association Française des Aidants, Helebor, la Ligue contre le cancer, Nightline) et un collectif d’associations sur le thème de l'enfance (L’envol, Le Rire Médecin, Sparadrap et Sourire à la vie).

Cela fait presque 10 ans que l'événement a été créé par ZeratoR, l’un des vidéastes français d’Internet les plus connus. "Cette année, on ne sait pas à quoi s'attendre au niveau des dons. Si on peut faire comme l'an dernier, ce serait exceptionnel puisque cela fait trois années consécutives qu’on lève plus de 10 millions d’euros. Ce serait déjà énorme", confie ZeratoR.

Un public très investi

Chaque année, les spectateurs sont des centaines de milliers devant leurs écrans. Cet engagement de la part du public tient notamment à ce que l’on appelle "les donations goals". Ce sont des défis que promettent de réaliser les streamers si leurs objectifs de dons sont atteints.

"Par exemple, on a eu des matchs de catch, du sport, des peintures faites en direct, des débats, des défis dans des jeux vidéo, des surprises, des gens qui se rasent la barbe, la tête, se font des tatouages. L’idée, c’est de réaliser des choses exceptionnelles le temps de ses trois jours-là", précise le créateur de l'événement. Tout cela ne fait que renforcer les liens entre les spectateurs et les vidéastes. C’est aussi ça, qui fait tourner l’événement : le sentiment très fort de communauté que ressentent le public et les streamers.

Sur le réseau social Twitch, les créateurs nouent toute l’année des liens avec leurs fans. Le public n’est pas uniquement spectateur, il agit en direct et joue son propre rôle dans la création du contenu. Cela va de simples commentaires dans le chat jusqu’à des dons, comme au ZEvent.

La force du streaming français

Selon Zerator, le streaming francophone a quelque chose que les autres pays n’ont pas : il est solidaire. "On n’est pas dans le modèle où chaque streamer est dans son coin. Dès les premières années, on a très vite eu beaucoup de streamers qui se rassemblaient, qui jouaient ensemble. Ça a créé cette espèce d’émulation chez les spectateurs, je pense que c’est ce qui nous différencie de l’international."

Tout cela n’empêche pas les polémiques de naître sur la scène Twitch. Le ZEvent, cette année, a été accusé d’être trop politique, en raison du refus par l’organisateur de l’inscription d’un élu de droite : Denis Masseglia, du parti Renaissance. Zerator, néanmoins, désamorce et insiste : "Le ZEvent est un événement politisé, mais apartisan." Le streamer ne pense pas perdre de spectateurs à cause de cette affaire.

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