Projets de fécondation artificielle, quand la Silicon Valley rêve d’un baby-boom
Alors que la France s’alarme d’une natalité en berne, de l’autre côté de l’Atlantique, les oligarques de la tech et la droite conservatrice américaine rêvent d’un monde rempli d’enfants. Elon Musk, Sam Altman ou encore les époux Collins transforment la procréation en projet politique et technologique. Une vision futuriste, mais pas forcément enviable.
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Le constat est tombé début septembre 2025 : à peine 663 000 naissances en 2024, du jamais-vu depuis un siècle. Le Haut-commissariat au plan parle d’une "marée descendante", avec, à la clé, un besoin accru d’automatisation et d’immigration de travail. Bref, ici, on cherche des solutions pragmatiques.
Aux États-Unis, la natalité devient idéologie
De l’autre côté de l’Atlantique, la droite trumpiste a trouvé un nouvel étendard. Après avoir obtenu l’annulation de Roe v. Wade, qui protégeait le droit à l’avortement, elle fait de la natalité un ciment politique. Avoir plus d’enfants "de souche" permettrait, selon elle, d’éviter de recourir à l’immigration. En toile de fond, la vieille théorie du "grand remplacement". Ce discours a trouvé de nouveaux porte-parole inattendus : les milliardaires de la tech.
Les familles pro-natalistes s’exposent
En 2021, Malcolm et Simone Collins ont créé la Pronatalist Foundation. Objectif affiché : treize enfants par couple, élevés comme de petits "projets scientifiques", avec suivi médical, mesure du QI et culte de la data. Sur TikTok, la mouvance s’amplifie : les influenceuses conservatrices mettent en scène leurs maternités à répétition, glorifiant la famille XXL comme acte militant.
Elon Musk est devenu la figure la plus visible du mouvement. Il compte au moins treize enfants, tout en étant poursuivi par une mère pour faire reconnaître sa paternité, et accusé par son ex-compagne Grimes de négliger la santé d’un autre. Pas exactement le père modèle. Sam Altman, patron d’OpenAI, finance des start-up spécialisées dans la fertilité. Jaan Tallinn, cofondateur de Skype, soutient financièrement la Pronatalist Foundation.
Les investisseurs de la Silicon Valley misent déjà sur des projets de fécondation artificielle. En 2025, la taille du marché mondial de la fertilité devrait atteindre 39,27 milliards de dollars, selon l'entreprise de consulting Towards Healthcare.
L’entreprise EctoLife rêve même d’utérus artificiels, où des bébés grandiraient par centaines dans des capsules futuristes.
Derrière ce rêve nataliste high-tech, il y a un parfum d’eugénisme : sélection d’embryons, optimisation génétique, femmes réduites à leur fonction reproductrice. Bref, la procréation comme laboratoire de perfectionnement humain.
La France n’est pas totalement à l’abri de ces lubies. Louis Sarkozy a récemment confié vouloir une quinzaine d’enfants. Treize, quinze… Peu importe le chiffre : encore faut-il pouvoir les élever.
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