Lubna, une des dernières danseuses du ventre d'Egypte
A la fois admirées et vilipendées, les célèbres danseuses égyptiennes sont de moins en moins nombreuses.
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Lubna a trente ans, ou trente-cinq ans. Elle ne veut pas le dire précisément. Dans les rues du Caire, elle porte un jean moulant, un débardeur rose. Les passants la remarquent. Elle sourit. Ses yeux bleus, ses boucles noires et son physique tout en rondeur attirent les regards. Depuis plus de huit ans, Lubna est danseuse du ventre.
Dans VSD, elle raconte à Sebastien Deslandes sa vie quotidienne. Sa journée de travail commence à 18 heures. Avec ses musiciens, Lubna se dirige vers le Nil, vers un bateau de croisière amarré au quai. Elle monte à bord et s'engouffre dans sa petite loge. Là, elle devient une autre femme : Manar, c'est son nom de scène. Elle se maquille, longuement, enfile le costume dans lequel elle va danser toute la soirée : "une, deux ou trois performances, dit-elle. Et j'enchaîne souvent ailleurs, avec un mariage ou un show dans un palace. Je finis en général vers trois heures du matin, parfois plus tard".
A chaque spectacle, Lubna gagne environ quatre euros, alors que le salaire mensuel moyen en Egypte est de cent euros environ. Elle exerce son métier pour l'argent, mais aussi parce qu'elle aime son art : "quand je danse, explique-t-elle, je me sens portée". Dans VSD, Sebastien Deslandes décrit son corps qui ondule, sa main qui dessine un cercle imaginaire. Les spectateurs n'ont d'yeux que pour le ventre de la danseuse.
Lubna fascine son public et en même temps, elle choque. Dans une Egypte de plus en plus puritaine, les danseuses du ventre sont mal vues. Un paradoxe, selon la jeune femme. Une forme d'hypocrisie : "je dois par exemple respecter une certaine longueur de tissu ou même recouvrir mon ventre (...) Alors je contourne la loi en utilisant un tissu couleur chair ". Les islamistes qui sont maintenant au pouvoir accentuent la pression sur les danseuses, mais pour Lubna, dans le fond, rien n'a changé : "je suis aussi musulmane qu'eux ", dit-elle.
Lubna, alias Manar, est devenue un spécimen. Selon VSD, dans les années 1940, l'Egypte comptait environ cinq mille danseuses professionnelles. Aujourd'hui, elles ne sont plus que quelques dizaines, dont seulement quatre ou cinq Egyptiennes. Les autres viennent d'Australie, du Brésil ou même de Corée.
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