Le succès inattendu d'un appel né en France : "Moi aussi, je suis grec..."
C'est une lettre, envoyée à l'ambassade de Grèce à Paris : "En solidarité avec votre pays, je demande personnellement à être compté parmi les Grecs..."
Le courrier est signé Luc Douillard. Nous sommes à la fin de l'année dernière. Ce professeur d'histoire a 53 ans. Il habite Nantes. Il se demande comment soutenir le peuple grec, affaibli par la crise, appauvri par les plans d'austérité, et surtout montré du doigt dans le monde entier. Luc Douillard a donc l'idée de cette lettre ; comme un symbole, une manière de dire aux Grecs qu'ils ont des amis.
L'enseignant parle de son initiative. Il crée un site internet. Et à sa grande surprise, il est suivi. Des centaines de personnes écrivent à l'ambassade de Grèce. L'ambassade répond : elle remercie ces Français pour leur soutien et leur donne le mode d'emploi : s'ils veulent devenir grecs, ils peuvent déposer une demande auprès d'un consulat.
Au même moment, à l'étranger, d'autres internautes découvrent l'appel de Luc Douillard. Le texte est traduit en sept langues. Quand les Grecs le lisent pour la première fois, certains sont bouleversés. Ils écrivent au professeur de Nantes : "C'est avec des larmes aux yeux que je vous adresse ce petit mot d'amitié... Ma vie, ma famille, mon pays ont été détruits. Votre solidarité est un geste noble".
Des médias grecs découvrent à leur tour l'initiative. Des journaux, puis la télévision. Luc Douillard est interviewé. Des politiques le contactent à leur tour. Le maire de la célèbre ville de Delphes le remercie. Dans la banlieue d'Athènes, une autre commune propose aux militants Nantais de devenir citoyens d'honneur. Une petite cérémonie sera d'ailleurs organisée dans quelques jours.
Luc Douillard n'en revient pas. Mais il est ravi. Il veut maintenant aller plus loin, organiser des jumelages entre des citoyens français et des citoyens grecs : rapprocher un quartier de Paris avec un quartier d'Athènes, mettre en contact des clubs sportifs, des associations. Il rêve, dit-il, de "refaire l'Europe par le bas".
L'enseignant n'est pas naïf. Il sait que les Grecs ont commis des erreurs. Mais il incrimine les dirigeants, pas le peuple. Selon lui, "il est temps que les citoyens s'organisent et qu'ils fassent pression sur les élus". Et il ajoute : "Nous aussi, les Français, nous sommes fragiles. Nous aussi, un jour, ça pourrait nous arriver".
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