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Bruce Willis contre Apple, les dessous d'une rumeur

L’histoire du jour Jean Leymarie du lundi au vendredi à 7h50

"Bruce Willis s'attaque à Apple. L'acteur veut poursuivre en justice la marque à la pomme..." Cette information figure sur des dizaines de sites internet, et même dans les journaux les plus sérieux.

Jean Leymarie

Radio France

Publié le 04/09/2012 06:59 Mis à jour le 09/05/2014 21:41

Temps de lecture : 1min

Le quotidien "Les Echos" la reprend par exemple ce matin, avec des détails et des explications : Bruce Willis, l'incarnation du super-héros, voudrait léguer à ses filles sa collection de musique achetée sur Itunes, la plate-forme d'Apple. Il voudrait leur transmettre ses milliers de fichiers numériques. Mais il n'a pas le droit de faire, car en achetant ces morceaux, il a acquis une licence, pas un objet. Autrement dit, il a acheté le droit d'écouter sa musique, mais pas plus. Il n'en est pas propriétaire. Bruce Willis trouverait cette disposition scandaleuse. Il aurait donc décidé de porter plainte contre Apple. Il serait le porte-parole de millions d'utilisateurs.

Belle histoire, belle bataille en perspective... Sauf qu'apparemment l'information est fausse. En tout cas, elle n'est pas vérifiée. De très nombreux médias ont repris la nouvelle sans même la mettre au conditionnel. Ils ont fait confiance au journal britannique "The Sun" qui l'a diffusée et qui la diffuse d'ailleurs encore sur son site. Pourtant, la femme de l'acteur, Emma Hemming-Willis, a envoyé hier soir un tweet laconique : "it's not a true story" - cette histoire n'est pas vraie.

Si elle a connu un tel succès, c'est parce qu'elle pose un vrai problème. Qu'advient-il de nos fichiers numériques lorsque nous sommes morts ? Sur Itunes, on achète le droit d'utiliser ces fichiers sur cinq appareils différents, et donc de laisser ses enfants les utiliser par exemple. Mais après notre mort, que se passe-t-il ? Les règles sont floues. Sur Facebook, quand un utilisateur meurt, sa page peut être transformée en mémorial virtuel. La famille peut le demander. Pour la musique et pour les livres électroniques, en revanche, tout est encore à inventer.