Bouthéina Gouia, une journaliste privée d'antenne
En Tunisie, cette figure de la radio nationale dénonce sa mise à l'écart.
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Bouthéina Gouia doit rester loin des micros. Jusqu'au mois d'août, elle animait "Sur le chemin de la vérité" et un autre programme intitulé "Entre rumeurs et informations". Ces deux émissions avaient été créées, l'an dernier, après la chute de Ben Ali. Elles viennent donc d'être supprimées. A 48 ans, Bouthéinia Gouia est mutée au service d'information générale de la radio nationale de Tunisie. Elle est au placard.
Cette nomination va lui rappeler des souvenirs. La journaliste a l'habitude d'être tenue à l'écart. Dans La Croix, Marie Verdier raconte qu'à l'époque de Ben Ali, Bouthéina Gouia subissait des mutations forcées. Elle était privée d'antenne pendant la journée. Elle avait droit au micro, mais seulement la nuit, entre minuit et trois heures du matin.
Puis la révolution est arrivée. Le 14 janvier 2011, le régime est tombé et tout est devenu différent. La radio nationale tunisienne a ouvert les ondes. Elle a décrit les premiers pas de la démocratie, les élections, l'arrivée des islamistes au gouvernement... Bouthéina Gouia, qui est connue pour son indépendance, est devenue en quelques mois un symbole de cette nouvelle ère.
Mais cette page est en train de se tourner. La liberté se restreint. Le 21 août dernier, Bouthéina Gouia a organisé à l'antenne un débat sur les nouvelles nominations à la tête des medias. Elle a mis en cause l'indépendance des nouveaux dirigeants. Aussitôt, les émissions de Bouthéina Gouia ont été supprimées. La journaliste est écartée.
Dans La Croix, dans l'article de Marie Verdier, Bouthéina Gouia persiste : "le gouvernement nomme des personnes qui lui sont redevables, y compris des proches de l'ancien régime". La presse écrite est concernée, elle aussi. Hier encore, la police a convoqué six journalistes du groupe de presse Dar Essabah qui est contrôlé par l'Etat. Les syndicats de la profession dénoncent la nomination du nouveau directeur, Lofti Touati, soupçonné de corruption, et jugé proche des islamistes au pouvoir. Au début du mois, des journalistes ont d'ailleurs fait greve. Les autorités, elles, récusent ces attaques. Un bras de fer est engagé.
Bouthéina Gouia, de son côté, ne renonce pas : "Je ne suis pas prête, dit-elle, à lire des poésies et à faire passer des chansons à l'antenne, comme au temps de Ben Ali".
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