Avec "Plaine orientale", Pierre Leccia explique vouloir "raconter la nouvelle génération de voyous en Corse"

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Près de 20 ans après "Mafiosa", Pierre Leccia signe un nouveau polar situé en Corse, dans le nouveau monde du trafic de cocaïne.

Laurent Valière

Radio France

Publié le 25/05/2025 10:00

Temps de lecture : 2min

Lina El Arabi et Raphaël Acloque dans la série "Plaine orientale". (ÉLISE PINELLI / IMAGE ET COMPAGNIE / MEDIAWAN /CANAL+)

Plaine orientale raconte un coin de la Corse, situé sur la façade à l'est de l'île. Et c’est le titre d’un formidable thriller en mini-série. Le trafic de drogue a depuis longtemps remplacé le grand banditisme. Un jeune homme, condamné pour braquage, sort enfin de prison après 10 ans de peine. Il n’a trahi personne, mais veut retourner dans le jeu du trafic.

Tuer le père

Son père, ancien indépendantiste cagoulé devenu entrepreneur, est rentré dans le rang. Il pousse son fils à faire de même. Problème, la double origine du jeune homme, algérien par sa mère et corse par son père, en fait un paria.

Face à lui, il trouve sa sœur, fraîchement diplômée magistrate. Elle a choisi Bastia à la fois pour lutter contre la mafia locale et pour mieux connaître ce frère. Il ne la voit pas arriver d’un bon œil.

Au départ, l’auteur de Plaine orientale Pierre Leccia voulait à nouveau explorer cette terre qu’il connaît si bien : "La série est née de cette envie de raconter une nouvelle génération de voyous qui arrivent, souvent liés au trafic de shit ou de cocaïne. Ce sont des gens jeunes, pressés, violents, déterminés, qui pendant des années ont été les petites mains de groupes très structurés et qui aujourd'hui veulent une part beaucoup plus grosse du gâteau. Il se passe dans le grand banditisme ce qui se passe en psychanalyse, c'est qu'à un moment donné, on veut tuer le père et on doit tuer le père. C'est ce qui s'est passé à Marseille il y a une quinzaine d'années : tous les jeunes des quartiers nord ont anéanti le grand banditisme installé depuis la fin des années 1970 pour prendre sa place."

De la tragédie dans le polar

Pierre Leccia épice cette série en rajoutant les liens familiaux entre le déraciné et la juge.

"Il fallait insuffler de la tragédie dans la mécanique du polar. Et la tragédie n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle concerne des gens liés par le sang, l'amour, ou des sentiments puissants."

Pierre Leccia
à franceinfo

Série familiale, thriller autour de la mafia et sur la double identité, Pierre Leccia a donné beaucoup d’épaisseur à chacun de ses personnages, excellemment interprétés par Raphael Acloque et Lina El Arabi. À découvrir sur Canal+.