Michel Sapin joue le mauvais rôle
C'est un peu la stratégie du good cop / bad cop. Le bon flic et le mauvais. Le premier qui joue le dialogue, l'appaisement, le second qui met la pression et fait le sale boulot.
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L'ironie, c'est que Manuel Valls a jusque-là eu l'image du bad cop au PS. Pour
son positionnement sécuritaire couronné par ses fonctions de premier flic de
France, pour sa ligne politique plutôt à la droite de l'échiquier socialiste.
La ligne, elle, n'a pas changé. Manuel Valls est l'artisan de ce plan de
rigueur. Mais la fonction n'est plus la même. Il était ministre de
l'Intérieur, il est désormais le chef du gouvernement.
Et Manuel Valls est un
pragmatique. On lui a reproché la semaine dernière la méthode : des annonces
sans consultation. Il en a immédiatement tiré les conséquences, en rencontrant
une délégation de députés socialistes mardi. Ecologistes et radicaux
ce mercredi. Il est désormais le* good cop*
et laisse à Michel Sapin les mauvaises nouvelles.
Que pourraient alors obtenir les députés socialistes
qui ont présenté des pistes alternatives ?
Rien du côté des fonctionnaires. Le gel du point
d'indice est confirmé jusqu'en 2017. Le gouvernement affiche sa fermeté alors
que la fonction publique constitue pourtant le socle électoral du PS. Mais
cette main de fer pourrait cacher un gant de velours pour les retraités. Ceux
en tout cas qui touchent les pensions les plus basses. Les députés écologistes
et radicaux reçus aujourd'hui confirment que le Premier ministre est ouvert à
cette idée.
Une concession est sans doute attendue donc, mais pas de grande
renégociation comme l'espérait l'aile gauche du PS qui gronde à nouveau
aujourd'hui, comme elle le fait depuis la nomination de Manuel Valls. Ces
députés annoncent qu'ils ne voteront pas le plan d'économie la semaine
prochaine. Des abstentions en vue, mais pas de révolution. La grande
majorité du groupe validera les mesures.
Manuel Valls et le gouvernement peuvent-ils miser sur
le centre en cas d'une trop forte défection à gauche ?
La décision n'est pas encore prise mais les députés
UDI envisagent de valider cette cure d'amaigrissement. Logique, ils sont
favorables à la baisse des charges pour les entreprises, la réforme des
collectivités, le gel du point d'indice des fonctionnaires. D'autant plus
logique que les centristes ont toujours fait de la lutte contre les déficits
l'une de leurs priorités. Une partie des mesures du plan Valls étaient
d'ailleurs déjà dans le plan Fillon en 2011.
Et même certains députés UMP
entretiennent le suspense sur leur vote comme Benoist Apparu. Frederic
Lefebvre lui a franchi le pas. L'ancien secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy
votera le programme de stabilité. Frédéric Lefebvre sur la même ligne que
Michel Barnier, également UMP, mais commisaire européen. Moins étonnant donc
qu'il approuve la politique de la France pour se mettre dans les clous
européens.
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