Mariage gay : François Hollande écoute mais reste déterminé
François Hollande a reçu Frigide Barjot, l'égérie des anti-mariage gay, mais cela ne changera rien à sa volonté de faire adopter sa loi. Les opposants savaient d'ailleurs tout de suite à quoi s'en tenir, leur rendez-vous d'une petite demi-heure était calé juste avant la venue à l'Élysée de la vedette de la semaine, Florence Cassez.
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Pas de match retour dans la rue
Le PS était parti pour remplir des cars mais devant le succès de la Manif pour Tous (340 000 personnes dans les rues selon la police ou 1 million selon les organisateurs), ils se sont fait une raison et estime que ce match là est perdu.
Les organisateurs de la manifestation des pro-mariage de dimanche ont d'ailleurs déjà indiqué qu'ils refusaient toute guerre des chiffres, ils veulent seulement être plus nombreux qu'à la mi-décembre (60 000 selon la police, 150 000 d'après les organisateurs).
La majorité ne s'est d'ailleurs pas beaucoup mobilisé cette semaine dans les médias pour tenter de gonfler les rangs des manifestants dimanche. Najat Vallaud Belkacem, la porte parole du gouvernement, a d'ailleurs tout résumé en une phrase : "Tous ceux qui ont battu le pavé savent qu'il est toujours plus facile de manifester contre un texte que pour un texte ".
Après la manifestation, le combat de l'assemblée
Le débat va durer car l'opposition a déposé plus de 5.000 amendements. Elle utilise la vieille technique, utilisée en son temps par la gauche, où chaque député dépose l'amendement de son voisin pour encombrer les débats dans l'hémicycle et pour faire durer le plaisir.
Ils sont loin du record des députés socialistes qui avaient déposés plus de 137.000 amendements sur le projet de loi pour la privatisation d'Edf et de Gdf en 2006.
En 2013, les socialistes ne se montrent pas du tout inquiets puisqu'ils ont appris de la droite toutes les techniques pour désengorger l'Assemblée. Ils vont utiliser des amendements "balais", qui consiste avec un vote à rejeter plusieurs dizaines ou centaines d'amendements qui se ressemblent.
Ce qui est plus embêtant pour les socialistes, entre les allers-retours Assemblée – Sénat et la future loi sur la famille, c'est qu'ils sont partis pour des semaines et des semaines de débats jusqu'à l'été.
Le mariage gay permet certes à la gauche d'afficher une politique de gauche, mais à la longue, le débat à force de masquer les autres sujets et notamment les questions économiques et sociales risque de passer pour une diversion.
Le risque de lasser
Si ces sujets lassent les français, ce ne sera pas bon pour la majorité qui donnera l'impression de ne pas être capable de s'occuper d'autre chose et ça ne sera pas bon non plus pour l'opposition qui n'arrivera plus à se faire entendre dans son rôle d'opposition.
L'UMP ne veut pas rééditer le spectacle de sa lutte contre le PACS, éviter à tout prix de tomber dans la caricature. Sans illusion quand même sur l'issue du vote, le groupe UMP s'est fixé pour seule ambition de faire flancher quelques députés socialistes pour montrer que la question du mariage gay ne fait pas l'unanimité à gauche.
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