L'opposition est-elle contrainte à l'obstruction ?
Ça y est ! Après des semaines de polémiques dans les média et de défilés dans les rues, le débat sur le mariage pour tous arrive au Parlement. Avec une bataille parlementaire musclée : l'opposition a déposé plus de 5.000 amendements. Et la majorité crie à l'obstruction.
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C'est un grand classique du débat parlementaire : plus un texte excite le clivage droite gauche, et plus la
minorité multiplie les amendements pour signifier son refus du projet de loi.
Un amendement, à l'origine, c'est une modification destinée
à améliorer le texte. Cet outil permet également de réclamer la suppression pure
et simple du projet. En multipliant les points où ces amendements interviennent,
et leur formulation, il est possible de déposer des milliers d'amendements, que
les députés défendent avec plus ou moins de conviction.
L'objectif premier est de faire durer le débat. Comme si la sincérité
et la qualité de l'opposition se mesurait à la longueur des discussions. Dit comme ça, cela donne le sentiment d'une vision erronée.
Pourtant, chaque opposition adopte cette posture, quelles qu'aient été ses
récriminations passées, quand elle était majoritaire.
La majorité de gauche accuse l'opposition de droite de
vouloir faire de l'obstruction
C'est ce qui se passe aujourd'hui et c'était couru d'avance.
L'UMP elle-même reconnaît que pour une grande part, ses amendements
visent la suppression du texte. Objectif qu'elle sait vain. Pour ne pas se cantonner à une attitude de refus, l'UMP proposera
également une sorte de Pacs amélioré, une alliance civile, qui exclut toute
possibilité d'adoption.
Le groupe socialiste désigne ces opposants comme des conservateurs, et fourbit un autre argument. Après avoir réclamé un débat à
corps et à cris, y compris en défilant dans la rue, la droite se montrerait
incapable de tenir une discussion au fond au Parlement.
Les socialistes prennent en compte une éventuelle lassitude
de l'opinion. Qu'elle soit favorable ou opposée au texte, la grande majorité
des français ne met pas cette réforme au top de ses priorités. De plus, cela
fait des semaines qu'elle entend les arguments des uns et des autres.
Si la droite fait trainer le débat, sans renouveler son
discours, elle prend le risque de s'essouffler, de paraître fatiguée, au lieu d'incarner
une opposition ressourcée.
C'est la stratégie de
la majorité, celle de l'opposition est différente, évidemment
Pour l'UMP, ce débat sur le mariage pour tous constitue une
bonne occasion de mobiliser et unir ses troupes, après les errements de la
guerre Fillon/Copé.
Les députés UMP sont convaincus que leurs électeurs sont
tous résolument opposés au texte. Et le bureau du président du groupe, Christian
Jacob, croulent sous les demandes d'intervention déposées par les parlementaires.
La moitié des députés a demandé à pouvoir s'exprimer lors de
la discussion générale du texte. Cette motivation sert le projet de faire durer
le débat, elle permet également de convaincre ses électeurs, dans sa circonscription.
Mais la mobilisation ne sera peut-être pas aussi durable qu'annoncé. Le gouvernement a prévu de faire siéger les députés deux
week-ends d'affilée, ce qui pose des difficultés à tous les élus non parisiens ou
franciliens.
"On aura sans doute fini avant le week end du 10 ",
prévient déjà un conseiller UMP. "Les UMP, ils font souvent rouler leur muscles" ,* assure
un socialiste, "mais ils les montrent rarement.* "
Le distinguo est subtil, le débat sur le mariage pour tous
ne le sera peut-être pas autant.
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