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Édito
Quand la Macronie se cache derrière la technique parlementaire pour éviter un débat sur les retraites
La majorité fait tout pour éviter d’être confrontée à la proposition de loi du groupe Liot, qui veut abroger la réforme des retraites, le 8 juin prochain.
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Faut-il que la Macronie soit à ce point fébrile pour qu’elle tente, par tous les moyens, d’empêcher un simple débat à l’Assemblée ! Le texte du groupe Liot vise à abroger la réforme des retraites. Une réforme déjà adoptée, soit… Mais ce texte a été validé par le bureau de l’Assemblée. Le 8 juin, les débats s’arrêteront à minuit. C’est un texte qui ressemble à un baroud d’honneur pour les oppositions et qui pourtant fait trembler la majorité.
Une bataille juridique sur un dossier avant tout politique
Depuis plusieurs jours, la Macronie se réfugie derrière la technique parlementaire pour tenter de ne pas discuter ce texte. Elle en fait une bataille juridique. Dernier exemple mercredi soir, le 17 mai, quand Elisabeth Borne à Matignon a déclaré que cette proposition de loi est "inconstitutionnelle."
Pour la majorité, ce texte Liot tombe sous le coup de l’article 40 de la Constitution : un article qui permet de torpiller tout amendement ou proposition de loi qui dégraderait les comptes publics, c'est-à-dire en gros tout ce qui n’est pas équilibré d’un point de vue budgétaire. Et c'est le cas : l’abrogation de la réforme des retraites, coûterait entre 15 et 20 milliards d’euros par an.
Sauf que ce bras de fer juridique, budgétaire et réglementaire est totalement hors sujet. Ce débat, il est politique. Et puisque la réforme a été adoptée sans vote mais que la contestation de la réforme des retraites reste vive, ne serait-il pas sain que ce débat puisse avoir lieu ? En refusant de reparler une dernière fois des retraites, la majorité se place elle-même dans un corner. Elle donne du grain à moudre à ceux qui l’accusent d’être antidémocratique, brutale et technocrate.
Le coût démocratique est beaucoup plus élevé que le coût politique
Débattre, cela a quand même plus de panache que de bloquer un texte par des subterfuges constitutionnels. Emmanuel Macron dans le journal L’Opinion en début de semaine disait lui-même : "Pour la majorité, ce (texte Liot) sera l’occasion de continuer à expliquer notre projet." Et finalement, son camp refuse de débattre ? Pourquoi ne pas expliquer, quitte à déposer des amendements, quitte à prendre le risque de perdre un vote ? Tout le monde sait que le Sénat ne laissera jamais passer cette proposition de loi.
Le coût politique de perdre la face sur une niche Liot n’est pas si élevé. Le coût démocratique d’empêcher le débat l’est bien davantage.
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