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Édito
Pour quelles raisons François Bayrou veut-il absolument des poids lourds dans son gouvernement ?
Dix jours après la nomination de François Bayrou à Matignon, le Premier ministre doit mettre la touche finale à la composition de son gouvernement, lundi, et annoncer la liste des ministres qui constitueront son équipe. Il souhaite s'entourer de figures politiques fortes.
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François Bayrou l’avait annoncé d’entrée de jeu : il veut des poids lourds dans son gouvernement. Et ça ne facilite pas les choses, alors qu'on est toujours, lundi 23 décembre au matin, dans l'attente de l'annonce de la nouvelle équipe gouvernementale.
Une figure politique forte, à deux ans d'une présidentielle ne se laisse pas facilement attirer dans un gouvernement présumé instable, surtout si son statut de présidentiable semble installé. Sauf surprise donc : on ne verra pas Laurent Wauquiez qui a d'abord dit "c’est Bercy ou rien" et a finalement décliné, officiellement "faute de ligne politique claire". Pas de Gabriel Attal non plus. Il est totalement silencieux depuis la censure du gouvernement Barnier. Le président du groupe et du parti présidentiel ne lâchera pas sa rampe de lancement pour 2027. Quant à Édouard Philippe, le seul officiellement candidat, il a carrément quitté au bout d’une heure la réunion de Matignon jeudi avec tous les chefs de groupes et de partis pour filer dans sa ville du Havre, et a envoyé une lettre à François Bayrou pour demander des gages.
Connaître les noms des ministres
Inversement, il y a aussi des poids lourds qui seraient contents de revenir dans la lumière, avec des exigences. Prenez Gérald Darmanin qui sait qu’il n’aura ni le parti, ni le groupe. Il a vu que Bruno Retailleau gagnait des points en étant au gouvernement, lui a moins à perdre. L'ennui, c'est que le quai d’Orsay qu’il convoite est occupé par un centriste, Jean-Noël Barrot, qui a déjà fait son trou aux dires de plusieurs diplomates. Le cas de Xavier Bertrand, potentiel garde des Sceaux, est plus complexe encore. Le président de la République le voulait à Matignon en septembre, il y avait manifestement eu une "vraie rencontre". Marine le Pen, la grande adversaire des Hauts-de-France, avait dit : censure !
Le président de la région ne viendra pas s'il sent la moindre dépendance vis-à-vis du RN.
À défaut de ligne politique très lisible faute de majorité, François Bayrou veut que les gens retiennent les noms de ses ministres. D’après un sondage Odoxa fin novembre, plus d’un quart de la population était incapable de citer un seul membre du gouvernement Barnier. Michel Barnier qui, lui, ne voulait pas de présidentiables, ce qui a généré des tensions à l’extérieur. Son successeur préfère les avoir dedans plutôt que jetant des peaux de banane dehors.
Les poids lourds ne viendront pas inaugurer les chrysanthèmes. Élisabeth Borne pressentie à un grand ministère Éducation et recherche ne va pas siéger dans un gouvernement qui détricotera sa réforme des retraites ! François Rebsamen, l’ancien socialiste, encaisserait difficilement la politique migratoire plutôt dure que détaille Bruno Retailleau dans le JDD dimanche. Le risque de tout ça, pour François Bayrou 73 ans, c'est l'image d'un manque de renouvellement, rompant définitivement avec la jeunesse du macronisme des débuts. Mais il en est convaincu : l’Himalaya ne se gravit pas avec des débutants.
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