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Édito
L'assassinat d'une professeure à Saint-Jean-de-Luz, un traumatisme de plus pour la communauté enseignante
Après le meurtre d'une enseignante en plein cours dans un établissement de Saint-Jean-de-Luz, un élève de 16 ans a été interpellé, qui semble souffrir de troubles psychiques. Ce drame suscite une émotion dans tout le pays, au sein de la communauté éducative, et bien au-delà.
Même si les circonstances et les motivations qui ont conduit à ce crime n’ont rien à voir, ce drame réveille le souvenir encore frais de l’assassinat de Samuel Paty, victime d’un attentat islamiste. C’est la deuxième fois en deux ans et demi qu’un enseignant est tué, en classe ou à la sortie de son établissement. Le traumatisme au sein de l’Education nationale est profond.
C’est une preuve supplémentaire que l’école n’est décidément plus un sanctuaire à l’abri du fracas de la société. La violence y a fait son entrée sous de multiples formes, et elle peut donc entraîner la mort de professeurs ou d’élèves aux abords et parfois au sein d’un établissement scolaire. Pire encore, non seulement l’école n’est plus protégée, épargnée, mais les enseignants se retrouvent en première ligne, souvent esseulés face à certains dérèglements de nos sociétés. On leur demande de combler les manques d’autres institutions, à commencer par la famille. Au sein de la cellule familiale, le respect de l’autorité s’est dissous, la transmission entre générations fonctionne moins bien, et on demande aux profs de pallier ces défaillances.
Les enseignants ne se sentent pas suffisamment reconnus
Ils se sentent parfois abandonnés face à la montée de la violence, les ravages de la dépendance aux écrans, ou encore face au danger du repli communautariste. Le prof était un hussard, il n’est plus qu’un rempart, un dernier rempart qui affronte la dislocation de ce que l’essayiste Jérôme Fourquet appelle "l’archipel français".
Depuis une vingtaine d’années, l’Etat inflige aux enseignants de plus en plus de missions et il leur accorde de moins en moins de reconnaissance, ce qui se traduit par une profonde crise des vocations. Le ministre Pap Ndiaye a bien pris des initiatives d’urgence pour ouvrir davantage de places aux concours, pérenniser la situation de vacataires ou revaloriser les salaires, un impératif qui doit se concrétiser mi-mars. Mais au-delà, c’est tout un discours ambitieux que l’Etat doit tenir sur le long terme pour réhabiliter l’image du prof, exalter ses missions et le replacer là où il doit être : tout en haut de l’échelle sociale.
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