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Édito
Gérald Darmanin veut renvoyer la patate chaude des manifestations de l’ultradroite à la justice
Gérald Darmanin a annoncé à l’Assemblée son intention d’interdire toutes les manifestations d’ultradroite ou d’extrême droite… L'édito politique de Renaud Dély.
Plus jamais ça ! Plus jamais de défilé de militants gantés et masqués, brandissant des drapeaux noirs marqués de la croix celtique et scandant "Europe ! Jeunesse ! Révolution !" dans les rues de Paris, comme on a pu le voir samedi denier. Un spectacle "inacceptable" pour Gérald Darmanin qui a donc donné instruction aux préfets de prendre des arrêtés d’interdiction. Un revirement spectaculaire de l’exécutif puisque la veille, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, "assumait" de ne pas avoir pris un tel arrêté, faute de motif juridique pour le faire.
Il a donc été désavoué par son ministre pour des raisons politiques : d’abord parce que le gouvernement ne veut plus que la gauche l’accuse d’être plus indulgent avec l’extrême droite qu’avec les casserolades hostiles au chef de l’Etat. Et puis du côté de la place Beauvau, on s’agace d’être accusé par l’opposition de piétiner parfois la légalité, comme par exemple, lors de l’évacuation d’un bidonville suspendue par un tribunal à Mayotte fin avril.
Que va dire la justice ?
Gérald Darmanin veut donc renvoyer la patate chaude de ces défilés d’extrême droite à la justice. "Nous laisserons les tribunaux juger", a-t-il ainsi dit mardi 9 mai. Une façon d’ouvrir le parapluie. Mais il n’est pas certain que sa promesse soit systématiquement suivie d’effets. Et au fond, dans la majorité comme dans l’opposition, personne n’y croit vraiment. Car une manifestation ne peut être interdite que si elle présente un réel danger, si des individus commettent des violences, ou lancent des appels à la violence ou à la haine, notamment raciale. On ne peut pas non plus manifester le visage dissimulé.
Mais la justice ne peut pas interdire un défilé par principe, parce qu’il serait d’extrême droite, une notion juridiquement floue. Les recours devant les tribunaux risquent donc de casser bien souvent les futurs arrêtés des préfets. Entre l’indignation surjouée de l’opposition qui réclame l’interdiction d’une manifestation autorisée chaque année depuis plus de 25 ans, et les rodomontades intenables d’un ministre, on peut craindre que cette polémique ne fasse surtout le bonheur que de quelques groupuscules d’ultradroite en mal de notoriété.
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