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Édito
Déclaration de politique générale et risque de censure : Sébastien Lecornu face à la réforme maudite des retraites
Le Premier ministre prononce mardi après-midi sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Et c'est à condition d'une concession significative sur la réforme des retraites que les socialistes se retiendront de le censurer.
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Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu va-t-il se faire censurer dans la foulée de la déclaration de politique générale, mardi 14 octobre ? Les socialistes sont de grands enfants et ils attendent le mot "magique". Là, ce n'est pas le mot "merci" mais "suspension". Tous les socialistes - jusqu’à l’ancien chef de l’État, François Hollande, lundi soir sur France 2 - reprennent en chœur ce même mot d’ordre. Ils demandent tous au Premier ministre de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027.
Le nouveau prix Nobel d’économie, Philippe Aghion, couronné lundi 13 octobre, y est allé du même conseil. Il fut l’un des concepteurs du programme économique du candidat Macron, en 2017, avant de s’éloigner du chef de l’État, depuis plusieurs années. Pour autant, il n’est pas aligné sur les positions du PS : il est très hostile à la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, que réclament les socialistes.
"On peut se le permettre, ça ne coûte pas très cher"
Mais à propos des retraites, Philippe Aghion considère qu’il faut "arrêter l’horloge" de la réforme "jusqu’à l’élection présidentielle". "On peut se le permettre, ça ne coûte pas très cher", a-t-il ajouté. Le coût d’une telle décision est tout de même évalué à environ 3,5 milliards d’euros.
Et sans aucun doute, le coût d’une censure du gouvernement serait plus élevé. La chute du gouvernement Lecornu entraînerait une dissolution de l’Assemblée, une campagne électorale de plusieurs semaines, et l’impossibilité d’adopter le budget avant le 31 décembre.
En fait, depuis 2023 et son adoption à marche forcée, la réforme des retraites colle à l’exécutif comme le sparadrap au capitaine Haddock. François Bayrou avait déjà essayé de s’en débarrasser en convoquant, en "conclave", les partenaires sociaux, qui avaient remis l’ouvrage sur le métier durant de long mois. Il avait échoué de justesse par la faute du Medef, qui s’était montré inflexible sur la réintroduction de critères de pénibilité.
Une condition suffisante ?
Cependant, même si Sébastien Lecornu accède à la requête des socialistes, il n'est pas certain que cela suffise à la non-censure. Car à mesure que le Premier ministre fait des concessions, le PS fait monter les enchères. Par exemple, alors que les socialistes l'avaient réclamé, l'engagement de Sébastien Lecornu de renoncer à utiliser l’article 49.3, pour laisser le dernier mot au Parlement sur le budget, a été quasiment ignoré par les intéressés.
L’autre souci du Premier ministre est que son camp est profondément divisé. Comme un signe des temps, l’heure des règlements de comptes a sonné. Certains évincés du macronisme plaident désormais ouvertement pour une suspension de la réforme - comme l’ancien ministre de l’Économie, Éric Lombard, qui ne le disait pas quand il était encore à Bercy, il y a encore quelques jours.
Et une bonne partie du groupe Renaissance et des parlementaires LR reste hostile à cette suspension de la réforme. Sans compter Emmanuel Macron, qui n'est pas vraiment enthousiaste à l’idée de voir détricoter la seule vraie réforme de son second mandat.
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