Cet article date de plus de douze ans.

Faut-il ou non signaler les radars au bord des routes ?

Vous vous souvenez de la polémique qu'avait provoquée la décision du gouvernement Fillon de supprimer les panneaux avertissant la présence d'un radar fixe quelques centaines de mètres avant.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)
  (©)

Les associations d'automobilistes et de motards avaient protesté qu'on
voulait les piéger.
Et les élus eux-mêmes, sentant la grogne monter chez leurs
électeurs conducteurs avaient fait pression sur Matignon autant que sur
l'Élysée. Avec un certain succès puisqu'on avait annoncé que les panneaux
fixes enlevés seraient remplacés par ce qu'on appelle des radars pédagogiques.
Autrement dit un écran lumineux indiquant au conducteur à quelle vitesse il
roule réellement et le prévenant qu'il va se faire flasher un peu plus
loin s'il dépasse la limite.

Attention, il ne s'agit pas de contester
l'efficacité des radars
qui ont contribué à faire baisser la vitesse et donc la
mortalité, sur la route, on n'en disconvient pas. Mais pas seuls. La sécurité
des automobiles a, elle aussi, progressé à pas de géant. La preuve :  d'autres pays comme l'Allemagne ou la Grande Bretagne ont également vu leurs statistiques baisser, sans qu'ils aient
augmenté le nombre de leurs radars.

Mais où en est-on
aujourd'hui ?

Sur les 2.400 radars
implantés au bord des routes, dont 67% au bord des départementales, les voies
les plus dangereuses, 1.200 sont précédés d'un panneau d'annonce fixe, ancien
modèle et 1.200 d'un radar pédagogique. Selon le département du contrôle automatique
au Ministère de l'intérieur, il n'existe plus aucun radar non signalé.
Affirmation que d'aucuns contestent en citant des exemples, comme à Pierrelaye
dans le Val d'Oise sur l'autoroute A 15. Il en reste quand même quelques
dizaines de ces radars pièges.

Mais laissez-moi vous révéler
quelques chiffres étonnants : le coût du démontage d'un panneau fixe
s'établit à 3.600 €.
A ce jour, 700 panneaux ont été démontés, donc 2 millions
et demi d'euros ont été dépensés en pure perte
. D'autant que maintenant, on se
demande si les radars pédagogiques qui remplacent les anciens panneaux, sont si
utiles que cela et s'il ne faut pas, à leur tour, les remplacer par les anciens
panneaux fixes. Encore quelques chiffres pour bien illustrer la gabegie : un
radar pédagogique coute 6.500 € installé, plus 1.200 € par an d'entretien
, sans
doute en réparation et en remplacement de panneaux solaires qui sont
fréquemment dérobés.

Un panneau fixe, c'est moins
cher,
mais ça ne revient pas moins cher. Le panneau coûte 2.600 € mais il doit
forcément être accompagné d'une glissière de sécurité à 7.000 €. Or, quand on a
démonté les 700 panneaux fixes, on a aussi démonté les glissières. Donc il
faudra les remonter. C'est aberrant, mais c'est ainsi. On prévoit que cette
opération va coûter entre 15 et 20 millions d'euros...

Donc si vous vous demandez où
passe l'argent des radars, sachez qu'une partie sert à payer les panneaux qui
les indiquent. Ou pas.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.