J'ai testé pour vous... la construction d'un château fort

J'ai testé pour vous Ingrid Pohu Le samedi à 16h54, 18h55, 20h50, 22h25

Cette fois-ci Ingrid s'est essayée au métier d’artisan-tavaillonneur sur le chantier du château de Guédelon en Bourgogne.

franceinfo, Ingrid Pohu

Radio France

Publié le 17/08/2025 09:00

Temps de lecture : 2min

Sur le chantier du château de Guédelon où il travaille depuis 25 ans, Pascal m'apprend les rudiments de son métier de tavillonneur. (INGRID POHU / RADIOFRANCE)

"Attention, je vais frapper et ça se fend !" Pascal est tavillonneur, il intervient pour recouvrir certains toits en bois du château de Guédelon dont la construction a commencé il y a 27 ans à Treigny dans l’Yonne ! Avec une quarantaine d’artisans - tailleurs de pierre, charpentiers, forgerons- Pascal tente de relever un défi hors-norme : édifier un château fort avec les techniques et les matériaux utilisés au Moyen Âge. "Cela fait 25 ans que je travaille ici, me confie Pascal. Et vous allez faire votre tavaillon pour le château." Devant moi un rondin de bois. Ma mission : en faire des planchettes, les fameux tavaillons. Ils servent à couvrir toitures et façades "Il en faut 600 vous êtes prête ?"

Pascal m’apprend d’abord la technique du fendage : dans ma main gauche un départoir, outil en forme de L que je positionne sur mon rondin en partant du cœur vers l’extérieur. Dans ma main droite un maillet pour taper des coups secs. "Vous pensez à quelqu’un que vous n’aimez pas !", rigole Pascal. Le départoir s’enfonce dans la bûche et finit par la fendre en deux. Chaque tavaillon mesure de 30 à 60 cm de long et de 10 à 15 cm de large. Je manque de taper sur les doigts de mon maître artisan... "J'ai l'habitude avec les stagiaires", s'amuse-t-il.

Après c’est l’affinage : à l’aide d’une plane - couteau à deux manches - je polis mon tavaillon sur un banc à planer.

Mes tavaillons serviront au puits en construction et seront cloués en chevauchement, un peu comme des tuiles. Avec Pascal j’ai appris à respecter les ressources locales, à valoriser un savoir-faire ancestral, et à utiliser des gestes anciens encore efficaces aujourd’hui.

C’est toute la démarche du chantier du château de Guédelon qu’on appelle "archéologie expérimentale". Alors à vous de tester !