"Nos élus ont des comportements de candidats de télé-réalité" : le youtubeur Sam Zirah se lance dans l’interview politique

Depuis dix ans, le trentenaire s’était spécialisé dans l’entretien de célébrités des "Anges" ou des "Marseillais". Il a décidé d’élargir sa palette, avec, pour l’instant, surtout des personnalités issues des rangs de LFI, les plus promptes à accepter l’invitation.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le youtubeur Sam Zirah, le 15 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le youtubeur Sam Zirah, le 15 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"J'ai toujours trouvé que les responsables politiques, avaient la forme et le comportement de candidats de téléréalité", confie mardi 15 avril le youtubeur Sam Zirah. Ce créateur de contenu compte plus de deux millions d'abonnés sur sa chaîne YouTube. Ces vidéos font 150 millions de vues chaque mois. Sa spécialité, au départ, ce sont les interviews de candidats de téléréalité et désormais aussi de responsables politiques. "Les politiques ont le verbe haut, le phrasé très élevé, la punchline, beaucoup d'ego. Ils ont besoin d'avoir raison. Ils ont besoin d'avoir une cote de popularité qui soit élevée dans les sondages. Ce sont des candidats de téléréalité comme les autres", souligne-t-il.

Des entretiens abordés par le "prisme de l'intime" que le youtubeur apprécie. Il cite comme exemple son interview avec Sandrine Rousseau qu'il commence en lui parlant de "sa coupe de cheveux". Une question qu'on ne lui avait jamais posée. "Au final, j'ai trouvé ça super intéressant. On a pu parler ensemble de l'impact de la coupe de cheveux d'une femme dans le milieu politique et dans la société en général", dit-il. "Si on regarde l'entièreté de l'interview, on se rend compte qu'au début, le levier, c'est la coupe de cheveux, mais que par la suite, on va véritablement aborder les sujets du féminisme, de la justice, du cyberharcèlement", ajoute-t-il.

"Il faut du temps pour que le pluralisme s'installe"

Interrogé sur le fait que ce prisme pourrait rabaisser le niveau de la politique, une critique qu'on avait faite à Karine Le Marchand pour son émission Une ambition intime, il répond qu'au contraire "ça rehausse le niveau de la communauté, en tout cas qui me suit". Il déplore le fait que sa "communauté", son public, soit "snobé", et ne serait "pas considéré assez intelligent, parce qu'il s'intéresserait à du divertissement ou à des choses qui, selon les médias traditionnels, ne voleraient pas haut". Il estime au contraire que "ce sont des gens intelligents qui ne demandent qu'à en savoir plus et à découvrir des horizons qu'ils ne connaissent pas. Et si je peux leur apporter ça, je suis très heureux". Il assure d'ailleurs apporter de la contradiction et travailler ses interviews politiques "dix fois plus" qu'à son habitude.

Si la majorité des personnalités politiques qu'il a reçues jusqu'ici viennent des rangs de LFI, il assure "qu'il faut du temps" pour que le "pluralisme s'installe". "Il se trouve que j'ai contacté tout un tas de politiques, tout un tas de législateurs l'été dernier et ce sont les LFIstes qui m'ont répondu oui", explique-t-il. "Le fait est que depuis, j'ai pu avoir Sébastien Chenu et qu'il y a d'autres législateurs et d'autres politiques de différents horizons qui vont venir. Et les interviews sont actées. Elles vont être enregistrées prochainement", annonce le youtubeur.

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