"Le procès Harelle" en podcast : une immersion dans une Cour d’assises pour une affaire de meurtre

Clara Hesse et Aurore Mahieu ont reconstitué les audiences, avec de véritables protagonistes du dossier dont Floriane Harelle, jugée en appel pour avoir tué son compagnon dans un contexte de violences conjugales. Fait rarissime, elle avait été acquittée en première instance.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Clara Hesse (à gauche), journaliste indépendante et Aurore Mahieu (à droite), directrice artistique du studio de production Nouvelles Écoutes, le 18 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Clara Hesse (à gauche), journaliste indépendante et Aurore Mahieu (à droite), directrice artistique du studio de production Nouvelles Écoutes, le 18 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"J'avais tout de suite ce sentiment que c'était une décision qui était rarissime", souligne la journaliste Clara Hesse, vendredi 18 avril. Elle travaillait au Républicain Lorain en février 2021, lors du procès en appel de Floriane Harelle, jugée pour avoir tué son compagnon, Johnny Adam, dans un contexte de violences conjugales. Cette dernière avait été acquittée un an plus tôt par la cour d’assises de Nancy. Le verdict est confirmé en appel, Florianne Harelle est reconnue non coupable.

"Des femmes qui ont été acquittées de meurtre sur leur conjoint au motif de légitime défense en France, à l'époque en tout cas, il n'y en avait que trois, se souvient la journaliste. Et tout de suite je me suis dit, c'est une histoire qu'il faut raconter". Ce récit prend finalement la forme d'un podcast de six heures intitulé "Le procès Harelle". Il prend la forme d'une reconstitution et place l'auditeur dans la peau d'un jury de cour d'assises.

Une reconstitution avec Florianne Harelle et la sœur de Johnny Adam

Au départ l'idée était de "faire un documentaire sur Floriane, sur la question de la légitime défense, des violences conjugales et de beaucoup de thèmes qui ressortent de son histoire, raconte Aurore Mahieu, la directrice artistique du studio de production Nouvelles Écoutes, qui produit le podcast. "Mais à force de lire les comptes rendus d'audience de Clara, explique-t-elle, je me rendais compte que ce n'était pas aussi simple que ça. Notamment que Floriane a quand même tué son compagnon. Ce n’est pas rien. Et d'être acquittée deux fois, ce n’est pas rien non plus. Et c'est vrai qu'à la lecture, j'ai été ballottée dans mes convictions de savoir si ce verdict était justifié et pourquoi et comment".

"Je me suis dit que la meilleure façon de faire réfléchir les gens, évidemment, était de les mettre face à tous ces doutes et à toute cette nuance qu'apporte la justice."

Aurore Mahieu

sur franceinfo

Le podcast prend la forme d'une reconstitution dans laquelle certains des protagonistes du procès jouent leur propre rôle : Florianne Harelle, l'accusée, sa mère, mais aussi Isabelle Adam, la sœur de la victime, Johnny Adam, ainsi que l'avocat des parties civiles, notamment. "On a essayé d'être le plus objectif et fidèle possible, explique Clara Hesse. Tous les moments importants du procès se sont passés dans la vraie vie. Dans le podcast on n'a rien inventé". "En sachant que le procès a duré trois jours, donc à peu près 30 heures d'audience qu'on a résumées en 6 heures, précise-t-elle. Mais effectivement, il y a tous les moments un peu clé de ce procès".

"On s'est très vite dit avec Clara, avec notre producteur, qu'on ne ferait pas ce podcast si Floriane Harelle ne participait pas. Et on voulait aussi des personnes du côté de la victime, résume Aurore Mahieu. Pour nous, l'équilibre était respecté et on a sollicité d'autres personnes qui n'ont pas désiré participer". Selon Clara Hesse, Floriane Harelle et Isabelle Adam, "ont des motivations qui sont différentes. Floriane a envie de le faire parce qu'elle veut que ça serve à d'autres femmes, à la justice. Et Isabelle, c'est une nouvelle opportunité d'avoir peut-être une tribune pour pouvoir reparler de Johnny qui certes, a des parts d'ombre, mais qui a aussi, comme toute personne, des parts de lumière, qui a été un frère, qui a été aimé".

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