Le magazine scientifique Epsiloon prolonge sa campagne de financement participatif pour lancer un nouveau mook
Mi-livre, mi-magazine, ce dernier volet d’une trilogie du mensuel scientifique sera consacré aux abysses, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur les océans en juin. Quelque 1 900 mooks ont déjà été pré-vendus sur la plateforme Ulule.
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"L'idée, c'est d'impliquer les lecteurs dans un projet auquel ils peuvent participer", souligne, mercredi 9 avril, Mathilde Fontez, rédactrice en chef d'Epsiloon. Le magazine scientifique a une nouvelle fois fait appel à la plateforme Ulule et surtout aux lecteurs pour qu'ils financent un nouveau mook consacré aux océans, qui paraîtra le 28 mai prochain. Environ 1 900 mooks, un format mi-livre mi-magazine, ont déjà été pré-vendus sur la plateforme, soit "un peu plus de 3 700 contributions", précise-t-elle. La campagne devait se terminer le 8 avril, mais elle est finalement prolongée de dix jours.
"Il y a une forme d'émulation autour de la thématique des abysses sur nos réseaux, donc on a souhaité prolonger la campagne encore un peu."
Mathilde Fontez, rédactrice en chef d'Episiloonsur franceinfo
Ce mook sera le troisième volet d'une trilogie. Le premier proposait "un voyage dans la lune", le second "un voyage dans la forêt", et cette année, c'est donc "un voyage dans les abysses". "On a déclenché ce mook aussi parce qu'il y a en juin prochain, la Conférence des Nations Unies qui aura lieu en France au sujet de l'océan. Et donc la thématique des abysses, va être au cœur de l'actualité", précise-t-elle.
Un "enjeu géopolitique" autour des abysses
Selon Mathilde Fontez, le sujet des abysses est aussi "un enjeu géopolitique". Elle évoque par exemple "les câbles de télécommunication", qui se trouvent au fond des mers et "qui permettent de faire circuler environ 97% du flux internet et téléphone et toutes nos communications modernes". Elle évoque également "la question du réchauffement climatique et de tous les impacts sur les écosystèmes". Mais aussi "les tentatives d'aller essayer de miner les fonds marins, puisqu'on sait qu'on y trouve des ressources qui peuvent être stratégiques pour les États". "Donc tout ça, c'est la partie d'actualité du mook, et c'est aussi la raison pour laquelle ils se trouvent aujourd'hui sur Ulule en proposition éditoriale", souligne-t-elle.
L'idée, avec ce mook, un "ouvrage de 200 pages", c'est aussi de "décliner, plonger, approfondir, rêver un peu", ajoute la rédactrice en chef du magazine. "Donc on a tout un tas de sujets qui se succèdent. On plonge dans les abysses du lac Baïkal, par exemple en Russie. Ce sont des abysses d'eau douce totalement singulière d'un point de vue des écosystèmes et qui ont été explorés par des équipes de recherches russes, détaille Mathilde Fontez.
"Poutine est même descendu avec un bathyscaphe pour aller voir au fond des abysses du lac Baïkal."
Mathilde Fontez, rédactrice en chef d'Episiloonsur franceinfo
"On raconte à quel point on ne connaît rien des abysses et ces grands projets de cartographie qui viserait à justement pouvoir, enfin, avoir une carte précise des abysses, dit Mathilde Fontez. On en est à 26% des fonds marins qui ont été cartographiés. C'est ridicule. On en était à 6% il y a quelques années. L'idée, c'est d'atteindre 100% en 2030 et c'est demain, précise-t-elle. On raconte évidemment toute la découverte des nouvelles créatures des abysses par les spécialistes des fonds marins".
"Notre approche à nous, c'est toujours d'aller chercher des interlocuteurs scientifiques, d'essayer d'aller le plus possible au fond des choses pour apporter un point de vue un peu plus approfondi ou un peu décalé, ou un peu plus radical quelque part", conclut la rédactrice en chef.
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