Frédéric Taddeï, nouveau directeur de "Marianne" : "Marianne doit rester indépendant de tous les pouvoirs, mais aussi de toutes les chapelles"
Frédéric Taddeï est surtout un homme de télé et de radio. Il anime actuellement une émission bihebdomadaire sur Europe 1. Depuis samedi, il dirige pour la première fois un news magazine hebdomadaire "Marianne" (Groupe CMI) où il succède à Natacha Polony.
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"Cette proposition de la part de CMI était inattendue. J'adore être déstabilisé, c'est assez déstabilisant tout à coup de se dire que vous pouvez vous retrouver à la tête d'un des cinq grands News magazines français",souligne Frédéric Taddeï, lundi 3 mars, qui n’a donc pas hésité longtemps avant d’accepter la proposition de succéder à Natacha Polony, au poste de directeur de l’hebdomadaire Marianne et ça commence lundi avec la première conférence de rédaction. "Marianne a été créé par Jean-François Kahn ajoute-t-il pour qui j'avais beaucoup d'admiration, d'estime et même d'amitié, un homme non-conformiste, le plus contestataire des News magazine, quelqu'un d'assez transgressif, et moi aussi", explique l’animateur d’émissions emblématiques telles que "Ce soir ou jamais", "Nulle part ailleurs", "Paris Dernière" ou encore "D'art d'art" et qui officie actuellement sur Europe 1.
Marianne est selon Frédéric Taddeï "un très bon magazine, qui a une longue histoire" qu’il n’a pas l'intention de changer du tout au tout. Bien conscient que son rôle de directeur d’un hebdomadaire est de donner une ligne, il entend bien que le journal reste "indépendant de tous les pouvoirs, mais aussi de toutes les chapelles" en précisant : "indépendant, ça ne veut pas dire systématiquement hostile, cela signifie que vous êtes du côté des citoyens, mais vous n'êtes pas forcément anti-gouvernement, pas forcément anti-Union européenne, pas forcément anti-Macron etc.". "Quand vous traitez un sujet, vous devez vous débarrasser de vos préjugés et de vos opinions toutes faites souligne-t-il à chaque fois, établir des faits, donner des chiffres, enquêter".
"En France, on pratique plutôt un journalisme de commentaire qu'un journalisme d'enquête."
Frédéric Taddeïà franceinfo
"Je compare souvent les journalistes et des sociologues pressés. Vous avez une semaine pour traiter un sujet sur lequel vous n'êtes pas forcément spécialiste". Frédéric Taddeï souhaite donc qu’ils aillent voir "ceux qui travaillent depuis très longtemps sur ce sujet que vous commencez seulement à aborder". Peu importe la discipline, "ces gens-là ont quelque chose à nous dire et peuvent nous aider". "J'entends les mettre à contribution dans "Marianne", et parfois de façon contradictoire, parce qu'ils ne sont pas tous d'accord", prévient-il.
Travailler pour deux groupes différents
Depuis 2020, Frédéric Taddeï anime une émission bihebdomadaire sur Europe 1 appartenant au groupe de Vincent Bolloré. Désormais, avec Marianne, il travaille aussi pour un autre groupe concurrent, CMI, propriétaire de la future chaîne de la TNT, T18 amenée à remplacer C8 ou NRJ12. Une situation qui pourrait paraître inconfortable pour lui, mais c’est sans compter sur une certaine neutralité comme il l’évoque en toute transparence sur franceinfo. "C8 appartient au groupe Bolloré et j’en fais partie puisque je suis à Europe 1". "Mais sa fréquence a été récupérée par CMI et j'en fais aussi partie avec "Marianne" poursuit-il or, sur cette question, les gens vous écoutent en fonction de vos appartenances, qui vous combattez, etc.". "C'est avec ces préjugés-là que je voudrais en finir", confie-t-il je pense que ça n'a pas d'importance, il faut tout mettre sur la table et que les gens se forgent leur propre opinion". Alors, est-ce tenable de travailler simultanément pour deux milliardaires qui ont des opinions un peu différentes avec Daniel Kretinsky qui se dit hostile au populisme et Vincent Bolloré qui est plutôt dans le populisme ? Sa réponse est simple : "Justement, c'est possible. La preuve, puisque ni l'un ni l'autre ne me demandent d'épouser leurs opinions".
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