"Cette deuxième saison, 'Des gens bien ordinaires', laisse aussi sa place à la comédie romantique", prévient la réalisatrice Ovidie

Après avoir reçu l’Emmy Awards de la meilleure série courte en 2022, la journaliste et ancienne star du X, Ovidie, signe "Des gens bien ordinaires, chapitre 2" avec la participation de Corinne Masiero et Judith Godrèche et c’est sur Canal+ depuis le 4 mars 2025.

Article rédigé par franceinfo, Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
la journaliste et ancienne star du X, Ovidie, signe "Des gens bien ordinaires, chapitre 2" sur Canal+ depuis le 4 mars 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
la journaliste et ancienne star du X, Ovidie, signe "Des gens bien ordinaires, chapitre 2" sur Canal+ depuis le 4 mars 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il y a énormément de gens qui m'attendent au tournant, beaucoup de gens dans le milieu en ont parlé, beaucoup ont été jaloux aussi parce que tout le monde n'a pas la chance que j'ai eu", c’est l’extrait d’une interview en 2000 de la journaliste, autrice, réalisatrice et ancienne actrice de X, Ovidie, lorsqu’elle présentait son premier film, Orgie en noir. Un extrait que l’on retrouve dans la saison 2 de la série qu’elle a écrite et réalisé, Des gens bien ordinaires, diffusée depuis le 4 mars sur Canal+. La première saison, en 2022, a même reçu le prix de la meilleure série courte aux International Emmy Awards, une pression supplémentaire pour celle dont la reconversion s’avère être une belle réussite, n’en déplaise aux mauvaises langues. Des gens bien ordinaires, ce sont les hommes et les femmes qui sont comédiens, comédiennes de cinéma porno, souvent stigmatisés comme elle a pu le vivre personnellement. La série se déroule en 2000, 2001 et on suit Romain interprété par Jérémy Gillet, jeune étudiant en sociologie, fils de parents enseignants qui, comme elle, à l'âge de 18 ans, décide essentiellement pour des raisons politiques, de se lancer dans le cinéma porno. "Non, Romain, ce n'est pas exactement moi, c'est un personnage fictif confie Ovidie, il y a des choses qui sont inspirées du réel, de ma propre expérience, de choses que j'ai pu observer".

Mais il semble quand même être sur ses traces puisque la première saison racontait ses débuts de comédien et la deuxième, qui se déroule un an plus tard, raconte ses débuts de réalisateur. "Il va réaliser un premier film qui va singer le cinéma et qui va être absolument nul, tout comme ça m'est arrivé" sourit-elle, "et puis après, il va essayer de faire du cinéma politique avec des prises de décision, un peu comme avait pu le faire Godard en son temps" et tout comme Godard, il va échouer.

"L'acharnement à vouloir absolument changer les choses quand on a 20 piges et d'échouer, mais continuer, s'obstiner, je trouve qu'il y a quelque chose de beau là-dedans."

Ovidie

à franceinfo

Une comédie romantique

Cette série met aussi en lumière ce à quoi sont confrontés ces hommes et ces femmes du X qui, de par leur métier particulier et l’image qu’ils véhiculent, font face à des comportements ou vivent des situations ubuesques comme Ovidie l’analyse : "À partir du moment où vous l'avez vu sur un écran, finalement, il appartient à l'ensemble de la communauté". "Oui, ça m'est arrivée qu'on vienne sonner à ma porte en se disant : "bah oui, tiens, ma foi, il y a une disponibilité de corps, Allons-y !"" témoigne-t-elle. "Non, en fait, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Dans quel espace mental et où, vous pouvez imaginer qu'il y aurait une quelconque disponibilité et qu'on partirait avec un inconnu ou une inconnue ?", réagit-elle.

Cette deuxième saison laisse aussi sa place à la comédie romantique, "ce sont des gens bien ordinaires parce qu’ils tombent aussi amoureux, qu'ils ont des amitiés, qu’ils ont d'autres préoccupations dans la vie finalement, que ce qui se passe sur les tournages". Comme pour la première saison, les femmes portent la culotte et cette suite est forte d’un joli casting puisqu’on y retrouve, la comédienne Corinne Masiero dans le rôle d'une ancienne réalisatrice de X et Judith Godrèche en effroyable photographe de mode. Les deux ont dit : "oui" tout de suite, "sans hésitation" précise Ovidie. "Je trouvais ça ironique en ce qui concerne Judith, de la mettre dans la peau de ce mec potentiellement harceleur, libidineux, abuseur de jeunes garçons, je trouvais que c'était une forme de revanche". Une série où les comédiens sont venus au coup de cœur parce qu'ils aimaient bien le scénario, "parce qu'on partage des combats communs" et puis, conclut-elle "son sujet en fin de compte, ce n'est pas tant de porno que ça, mais c’est de parler de porno en toile de fond sans qu'il n'y ait un plan de nudité, sans qu'il n'y ait de sexualité".

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