"Britney sans filtre" : un million de vues en une semaine pour la websérie d’Arte

La réalisatrice Jeanne Burel décrypte le phénomène Britney Spears dans un documentaire en cinq épisodes et pointe du doigt notre responsabilité collective dans la descente aux enfers de la popstar mondiale.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La réalisatrice Jeanne Burel, le 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
La réalisatrice Jeanne Burel, le 24 janvier 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On s'est dit qu'elle était folle alors qu'en fait elle était dans une souffrance terrible", analyse, vendredi 24 janvier sur franceinfo, la réalisatrice Jeanne Burel, qui raconte l'histoire mouvementée de Britney Spears, dans le documentaire en cinq épisodes "Britney sans filtre", disponible sur ArteTV. La star planétaire, qui a 41 ans aujourd'hui, a été une enfant star, elle a grandi sous le feu des projecteurs, vendu des millions d'albums, rempli les plus grandes salles. Mais tout cela au prix d'une descente aux enfers.

Selon Jeanne Burel, "Britney est symptomatique" d'une époque où l'on chosifie les femmes dans les médias. Mais elle n'est pas la seule, "elles sont pléthores ces femmes qui sont chosifiées dans les médias", dit-elle, citant Janet Jackson, Pamela Anderson, ou encore Monica Lewinsky.

La responsabilité du public et des médias

Les médias débattent de l'intimité de Britney Spears et "elle s'est retrouvée prise au piège de cette campagne marketing autour d'elle", estime la réalisatrice. Jusqu'au jour en 2007 où la star fait un geste qui surprend la planète entière : elle se rase la tête. Elle est alors traitée d'hystérique. La presse, les médias, le public se déchaînent contre elle avec une violence inouïe : "C'est ça qui est très malaisant aujourd'hui de réaliser et c'est ça que je voulais montrer dans la série".

Pour la réalisatrice, nous avons tous une part de responsabilité dans cette chute de Britney Spears : "Parce qu'on la regardait faire et qu'on avait toutes les images sous les yeux, mais qu'on avait aucun recul critique pour les analyser et se dire qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas dans la manière de la présenter. On s'est dit qu'elle était folle alors qu'en fait elle était dans une souffrance terrible".

"Britney est symptomatique d'une nouvelle ère médiatique, de l'apparition de la démocratisation d'Internet, de l'apparition de nouveaux formats de télévisuel, la téléréalité, l'industrialisation de la presse people et elle a été le symptôme et la victime de cette accélération."

Jeanne Burel, réalisatrice

sur franceinfo

Après la chute, la star reprend le contrôle de son image

Jeanne Burel rappelle que Britney Spears "a un syndrome de stress post-traumatique qui va peut-être durer toute sa vie. Elle porte les séquelles physiologiques et neurologiques de ce qui lui est arrivé et qu'on ne souhaiterait pas à son pire ennemi". "Donc, non, elle ne va pas bien, poursuit-elle. Mais en même temps elle est libre, ce qui ne lui est jamais arrivé de sa vie".

"Britney avait absolument tout pour mourir et d'ailleurs je pense que c'est ce qui la rend unique. On n'est pas habitués à assister à ce qui se passe après une déchéance pareille et c'est ce qui nous met un peu mal à l'aise je pense."

Jeanne Burel, réalisatrice

sur franceinfo

Malgré tous ces événements, Britney Spears cultive encore cette nudité, elle en joue sur ses réseaux sociaux. "C'est une manière pour elle de reprendre le contrôle de son image. On l'a connue comme ça, dénudé, et on a mis en scène cette nudité. Mais c'était toujours un œil tiers qui la prenait en photo. Et là, le fait que ce soit elle, qu'il le fasse, c'est une manière pour elle d'affirmer qu'elle existe et qu'elle est maîtresse d'elle-même et de son image", estime la réalisatrice.

Le documentaire a déjà fait en "une semaine sur Arte TV, YouTube", "plus d'un million de vues".

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