Immobilier : comment se porte l'activité des marchés dans un contexte d'incertitudes ?

Évolution des transactions, des prix, des taux, des conditions d'emprunt : quels sont les indicateurs dans le vert et ceux dans le rouge ?

Article rédigé par Olivier Marin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'immobilier dans l'ancien se porte mieux, en cette période d'incertitude, que le neuf ou l'investissement. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
L'immobilier dans l'ancien se porte mieux, en cette période d'incertitude, que le neuf ou l'investissement. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Selon les dernières notes de conjoncture des notaires de France, et de la Fédération nationale de l’immobilier, l’activité du marché dans l’ancien reste assez dynamique cette année.

Les actes authentiques de ventes – les avant-contrats – projettent environ 940.000 transactions, ce qui correspond à un bon résultat comparativement aux deux dernières années.

L’activité a retrouvé des couleurs, portée par de meilleures conditions d’emprunt, des taux d’intérêt moins élevés que l’an dernier et des prix qui ont eu tendance à se stabiliser, même si les stations balnéaires et la plupart des grandes villes enregistrent de légères hausses de prix (entre +2 et +4% en moyenne sur un an).

Quels sont les indicateurs dans le vert ?

L’instauration du Prêt à taux zéro élargi sur l’ensemble du territoire est un vrai levier pour de nombreux primo accédants qui peuvent acquérir une maison ou un appartement à de meilleures conditions. Dans le secteur de la maison individuelle, 70.000 ventes sont projetées cette année, contre 50.000 l’an dernier.

Quant aux conditions de crédit, pour l’instant, les taux d’intérêt aux particuliers se situent autour de 3,30% en moyenne sur une durée de 20 ans, hors assurance. C’est pratiquement un point de moins qu’il y a deux ans. Même si les taux remontent légèrement, c’est un élément moteur. La production de crédit immobilier est en forte hausse.

Quelles perspectives, dans un contexte économique et politique incertain ?

La donne pourrait changer. Avec un manque de visibilité, il y a un risque d’attentisme. Pas pour ceux qui sont déjà engagés dans un projet en résidence principale mais pour d’autres, moins pressés ou qui souhaitent investir et attendant d’y voir clair en matière de financement ou de fiscalité.

En tous les cas, avec la hausse des taux d’emprunt d’État, l’OAT 10 ans, à plus de 3,50%, l’État emprunte plus cher que les particuliers, et cela pourrait se répercuter. Il y a bien sûr le poids de la dette, les tensions internationales, les décisions côté banque centrale, etc. L’équilibre est fragile, et les taux pourraient continuer à remonter progressivement d’ici la fin de l’année.

Quels sont les autres indicateurs dans le rouge ?

Moins 40% de ventes d’appartements neufs depuis deux ans, moins 80% d’investisseurs sur ce secteur (fin du dispositif Pinel depuis le 31 décembre 2024). Le projet de statut du bailleur privé, censé relancer l'investissement locatif pour produire plus de logements, est pour l’instant bloqué. Les permis de construire sont en baisse, les mises en chantiers tournent au ralenti, 16% des opérations immobilières s’arrêtent pour des raisons économiques (Observatoire de la FPI). La filière de la promotion, du bâtiment est impactée.

L’immobilier est une chaîne. La chaîne du logement qui concerne aussi l’emploi, l’aménagement des territoires. On manque toujours de logements dans les grandes villes, on manque de logements pour les étudiants, de logements abordables, il y a une pénurie de locations dans le privé.

Sans oublier 350 000 personnes sans domicile fixe, plus de 2 millions et demi de ménages en attente d'un logement social. Ce sont des besoins (de première nécessité) qui restent toujours et plus que jamais d’actualité.

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