Que devient Cédric Herrou, le passeur de migrants de la Roya ?
En janvier 2017, Cédric Herrou comparaîssait devant un tribunal pour aide à l'immigration clandestine, dans les Alpes-Maritimes.
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Le 5 janvier 2017, Cédric Herrou, surnommé le passeur de migrants, comparaît devant le tribunal correctionnel de Nice. Le jeune homme de 37 ans, agriculteur dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), est poursuivi pour aide à l'immigration clandestine. La justice lui reproche d'avoir transporté des Erythréens, des Soudanais et des Maliens entre l'italie et la France.
Le parquet requiert huit mois de prison avec sursis contre Cédric Herrou, qui ne regrette rien de ses actes : "Ce n'est pas en stigmatisant des gens qu'on arrivera à réparer le problème. Pour protéger le droit de ces enfants et des ces familles que j'ai fait passer, j'ai dû me mettre dans l'illégalité. Si je dois continuer, je continuerai."
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Toujours auprès des migrants
Finalement condamné à une amende avec sursis, Cédric Herrou a comparu à nouveau devant le tribunal car le parquet a fait appel. Le militant sera fixé sur son sort le 8 août 2017. En attendant, l'agriculteur est retourné vivre dans la vallée de la Roya, à la frontière italienne.
Dans son exploitation de produits bio, il continue à aider les migrants, ce qui lui a valu une nouvelle garde à vue à la fin du mois de juin. "C’est fou parce que les gardes à vue ne me font même plus peur, explique Cédric Herrou, Les gendarmes m’accueillent, c’est presque normal, j’ai les croissants le matin. Le seul avantage, c’est que je peux dormir... Je fais des nuits de 15 heures en garde à vue, je ressors en pleine forme, et sans aucune poursuite. C’est quand même ma deuxième garde à vue sans poursuite."
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Pression policière
Malgré tout, le militant s'inquiète aujourd'hui de la pression policière. "Il y a vraiment un harcèlement, avec des contrôles de police autour de mon domicile, explique Cédric Herrou. On a trois postes de gendarmerie mobile qui nous surveillent tout le temps. Ils sont installés sous tente, ils se relaient 24h/24, ils filment et photographient. Le miltant raconte d'ailleurs qu'il s'est fait siffler par les gendarmes qui le surveillaient alors qu'il se baignait dans une rivière voisine de son domicile. "Tous les gens qui arrivent chez moi par les chemins se font contrôler, ajoute Cédric Herrou. On est aussi témoins d’arrestations assez violentes de migrants et d’exilés sur les routes de la Roya."
Cédric Herrou y voit une forme d'intimidation, mais il s'empresse d'ajouter : "Ça ne marche pas du tout avec moi. Au contraire, cela me motive. Mais j’ai vu que ça faisait peur à beaucoup de gens, surtout pour ma dernière perquisition. Ils sont arrivés à 40 gardes mobiles, armés, à bloquer la route pendant une heure et demi".
Camping organisé
Cédric Herrou, inconnu du grand public il y a encore un an, s'est habitué au fait d'être devenu le symbole de l’aide aux migrants. Il reconnaît d'ailleurs que la médiatisation de son affaire et de ses actions a contribué à faciliter les choses pour les migrants. "Maintenant, ils savent où ils vont. Comme ils disent ils vont chez 'Big Boss'. On a une personne qui fait à manger pour tout le monde, qui gère les stocks de nourriture. On a une autre personne qui s’occupe de tout ce qui est administratif, pour les demandes d’asile, les problèmes de logement à Nice, etc. On a des traducteurs. C’est sympa."
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Très accaparé ces derniers mois, Cédric Herrou n'a eu que peu de temps à consacrer à son exploitation bio d'huile d'olives et d'oeufs : "J’ai été en très grosse difficulté financière. J’ai été dans le rouge, je devais beaucoup d’argent. Par manque de temps, je me fais remplacer, mais ça reste un métier, il y a eu des erreurs sur la gestion, des oublis."
Soutien à 1 500 migrants
"Le camping Cédric Herrou" comme il surnomme son exploitation de la vallée de la Roya accueille en ce moment 130 personnes, des migrants et les militants venus les aider. Le militant estime être venu en aide à 1500 migrants environ. Il se réjouit de garder des contacts avec certains d'entre eux. "On commence à avoir de beaux résultats sur ce qui s’est passé l’année dernière, avec des familles et des gamins qui vont à l’école, avec des gens qui parlent français, souligne le défenseur des migrants. Cela prouve que les gens que j’ai transportés au départ illégalement - je répète que maintenant je fais tout dans la légalité -, ce sont des personnes qui étaient légitimes en France puisqu'elles ont eu leurs papiers par la suite", explique le jeune homme.
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