"J'espère qu'avec le temps, les gens voient la qualité du travail mené", déclare l'ex-ministre, Amélie Oudéa-Castéra

Ministre des Sports au temps des JO de Paris, aujourd'hui présidente du Comité national olympique français, Amélie Oudéa-Castéra souligne les succès remportés et les combats menés, face aux moqueries et aux polémiques dont elle a été l'objet.

Article rédigé par Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, le 25 août 2024. (TERESA SUAREZ / POOL / AFP)
Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, le 25 août 2024. (TERESA SUAREZ / POOL / AFP)

Vendredi 26 juillet 2024, cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, avec la Seine comme fil rouge, parade des athlètes, cheval argenté, la Garde nationale qui chante aux côtés d'Aya Nakamura, Céline Dion sur la Tour Eiffel... Amélie Oudéa-Castéra est encore à cette époque ministre des Sports. "Je crois que ce que va retenir le monde, c'est que c'était une cérémonie absolument hors normes, grandiose, exceptionnel, une symbiose de toutes les plus belles dimensions de ce que nous sommes nous, la France, avançait la ministre. Je pense que le visage envoyé au monde va contribuer à l'attractivité de la France pendant des années. On s'en souviendra très longtemps".

En septembre 2024, Amélie Oudéa-Castéra n'est plus ministre. Quelques mois plus tard en juin 2025, elle est élue à la présidence du CNOSF, le Comité national olympique français, et tire la sonnette d'alarme cet été sur la coupe de 18% des crédits alloués au sport dans le budget de l'an prochain, "un effort totalement démesuré", dénonce l'ex-ministre des Sports. "C'est dangereux parce que ça veut dire des emplois d'éducateurs sportifs qu'on ne va pas pouvoir renouveler, des enfants qu'on ne va pas pouvoir accueillir, des gymnases, des piscines qu'on ne va pas pouvoir construire et des clubs qui vont être fragilisés, les clubs amateurs dans nos territoires".

"À un moment où on se préoccupe beaucoup de santé mentale, où on voit la dépendance de notre jeunesse aux écrans, le sport est une chance."

Amélie Oudéa-Castéra, anicenne ministre des Sports

à franceinfo

"On a réussi des choses formidables pour commencer à construire la nation sportive dans la foulée de nos Jeux olympiques et grâce à leur élan. Il faut vraiment qu'on accompagne le secteur du sport aujourd'hui."

Les moqueries, "des moments de souffrance"

Elle a été un peu moquée quand elle s'est baignée dans la Seine ou qu'elle a fredonné du Aya Nakamura. "Aya Nakamura, je suis montée aux créneaux, j'ai été la première femme politique à le faire parce qu'elle était victime d'attaques racistes, et je regrette beaucoup que le piège qui m'a ensuite été tendu, ait fait oublier ça. Mais on a vu à la cérémonie d'ouverture, ce qu'elle a été capable de faire avec la Garde républicaine sur le pont des Arts. Qu'elle ait pu chanter 'DjaDja' dans cette cérémonie, c'était la meilleure réponse à ces moqueries", répond Amélie Castéa-Oudéra.

"La baignade dans la Seine, ça a été un chantier extraordinaire. Je n'avais pas été invitée par Anne Hidalgo à la baignade dans Paris, donc on avait souhaité que je puisse montrer que l'État était vraiment au cœur de ce projet, fait valoir l'ex-ministre. Pour le reste, ça ne fait jamais plaisir, bien entendu. C'est aussi un impact pour mes enfants, ce sont aussi des moments de souffrance et j'espère qu'avec le temps, les gens voient la qualité du travail mené, de l'engagement, la sincérité et l'authenticité. Je pense que c'est ça qu'ils retiennent de moi".

Sa présidence du CNOSF a mal démarré avec, notamment, une polémique autour de son salaire, 9 000 euros par mois, selon Le Canard Enchaîné. "Je vais le redire avec beaucoup de calme mais aussi avec beaucoup de fermeté : il est prévu que je perçoive une rémunération équivalente à l'euro près à ce que touchait la précédente présidente du CNOSF, il y a plus de quatre ans, sans revalorisation, et sans qu'à l'époque, ça n'ait posé de problèmes à personne".

"Ce sont des fonctions que je vais exercer à titre principal donc il faut vraiment arrêter avec les polémiques et les procès injustes. Je pense que j'ai assez donné".

Amélie Castéa-Oudéra, ancienne ministre des Sports

à franceinfo

Et de nombreux défis attendent Amélie Oudéa-Castéra en tant que présidente du CNOSF, comme la préparation des jeux d'hiver de 2030, et dit-elle, de porter haut la voix du sport français dans le débat public.

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