Fin de vie : "Le Sénat ne peut pas se comporter comme un conclave papal hors du monde", estime le rapporteur du projet de loi, Olivier Falorni

Le 27 mai 2025, l’Assemblée nationale a adopté une loi qui crée un droit à l’aide à mourir. Porté par le député Olivier Falorni, ce texte s’apprête désormais à être examiné au Sénat.

Article rédigé par franceinfo
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Le député Olivier Falorni, à l'Assemblée nationale, le 27 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Le député Olivier Falorni, à l'Assemblée nationale, le 27 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

Avec 305 voix pour, essentiellement celles de la gauche et celles de la majorité du bloc central, l'Assemblée nationale a adopté, le 27 mai 2025, la loi qui ouvre le droit à l'aide à mourir pour tout Français majeur atteint d'un mal incurable réfractaire aux traitements contre la douleur. "Oui, c'est une loi de liberté, la liberté de disposer de sa mort", clame alors le rapporteur de ce projet, le député Olivier Falorni. Quelques semaines après ce vote et avant le passage de la loi devant le Sénat le 7 octobre 2025, Olivier Falorni se confie sur cette loi.

À l’origine de son engagement, le député raconte une rencontre qui l'a marqué, avec un homme qui l'a "beaucoup impressionné", le sénateur et député Henri Caillavet, qui a été, notamment, le rapporteur de la loi de Simone Veil sur l'IVG. Ce dernier lui a "ouvert les yeux", sur "l'aspect éminemment républicain du sujet". "La situation de la fin de vie en France, n'était pas conforme à nos principes", dit-il. "Donc mon engagement n'est pas le fruit d'une expérience personnelle, familiale, douloureuse. Malheureusement, elles sont arrivées après et elles ont conforté cet engagement."

"C'est d'abord pour les malades qu'on légifère"

Pour élaborer son projet de loi, Olivier Falorni a rencontré des malades, notamment Loïc Résibois, qui est décédé depuis et qui clamait dans la presse son impatience de voir la loi votée. "Ma rencontre avec Loïc Résibois a été parmi les rencontres fortes que j'ai pu avoir, confie le député. J'ai été très touché parce que Caroline, son épouse, était là le jour du vote solennel en tribune. Et quand on s'est embrassés à l'issue de ce vote solennel, on a tous les deux pensé très fortement à Loïc."

"C'est d'abord pour les malades qu'on légifère, souligne le député. C'est en pensant aux malades, et notamment à toutes celles et tous ceux qui sont, dans leur immense majorité, déjà décédés parce qu'ils savaient que cette loi, finalement, arriverait trop tard pour eux, mais qu'ils voulaient que ceux qui malheureusement seraient confrontés au même sort ne subissent pas les mêmes affres".

Le texte désormais attendu au Sénat

Sa loi sur la fin de vie doit encore être examinée par le Sénat, réputé plus à droite que l'Assemblée. Mais Olivier Falorni se veut optimiste sur l'issue de ces débats. Selon lui, "le Sénat ne peut pas se comporter comme un conclave papal hors du monde." Il s'appuie sur les 305 voix favorables à l'Assemblée nationale, mais aussi, "une opinion publique dans son immense majorité, favorable à ce texte". "Les réactions après le vote à l'Assemblée nationale ont été d'une grande force. Donc, je n'imagine pas que le Sénat s'enferme dans une logique complètement étroite et j'allais dire à contresens de l'évolution de la société."

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