Quand l'ancêtre du CSA pouvait nommer librement (ou pas) les patrons de chaînes (1982-1984)
En septembre 1982, la Haute Autorité expérimente pour la première fois son pouvoir de nomination des patrons de la télévision et de la radio publiques. Mais bien vite, l’État reprend la main...
Retour en septembre 1982. L’ancêtre du CSA, la Haute autorité, créée quelques mois plus tôt, choisit pour la première fois les patrons des chaînes de télévision et de radio publiques. Signe d’une certaine indépendance, la nouvelle institution présidée par Michèle Cotta décide de reconduire Pierre Desgraupes à la tête d’Antenne 2. Il est pleinement conscient de l'enjeu:
"En somme, j'ai fait ma première communion l'année dernière et c'est l'année de ma confirmation...Je suis tout à fait ému que la Haute autorité assume le risque de me renommer au poste où je suis..."
Déjà en 1981, François Mitterrand était hostile à la nomination de cet électron libre mais il avait alors été convaincu par son premier ministre Pierre Mauroy. Théoriquement, en septembre 1982 l’Elysée et Matignon n’ont donc plus voix au chapitre.
Mais Pierre Desgraupes fait preuve d’une très grande liberté, d'une trop grande liberté pour certains, en proposant la privatisation d'Antenne 2 !
Desgraupes agace au plus haut niveau de l’Etat. D’autant que le pouvoir socialiste est malmené dans les sondages et dans les urnes. Avant d’importantes échéances électorales, il faut quelqu’un de plus docile à la tête d’Antenne 2, et cela quitte à s’asseoir sur la soi-disant indépendance de la Haute Autorité…
Et c’est ainsi qu’en 1984, Michele Cotta doit annoncer la mort dans l’âme la nomination de Jean-Claude Heberlé à la tête d’Antenne 2
"Il est de fait que nous n'avons pas trouvé le candidat qui rallierait tous nos suffrages. Je me suis abstenu...J'avais soutenu sans succès une autre candidature. Après sa nomination, Jean-Claude Heberlé nous a demandés s'il été assuré d'avoir en nous neuf alliés. Nous répondrons à cette question au jour le jour..."
A l’heure où le CSA, officiellement totalement libre de son choix, commence les auditions des candidats au poste de PDG de France Télévision, gardons en mémoire l’épisode 1982-1984 qui nous montre qu’il y a parfois une différence entre l’indépendance formelle et l’indépendance réelle.
À regarder
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter