Moscovici : un commissaire pour la France ou pour l'Europe ?
A l'heure où la nomination de Pierre Moscovici à la Commission européenne ne semble plus faire aucun doute, ce dont se félicite le gouvernement, revenons en 2009. Nicolas Sarkozy, alors Président, se réjouit de la nomination de Michel Barnier au sein de cette même Commission. Pourtant, la nationalité de ces commissaires ne devrait-elle pas s'effacer au profit du sentiment européen ?
En 2009, Nicolas Sarkozy, alors Président s'adresse aux cadres de l'UMP à Aubervilliers, et à l'un d'entre eux en particulier, Michel Barnier qui vient d'être nommé commissaire européen en charge du marché intérieur.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Chef de l'Etat en exercice y voit une très bonne nouvelle pour la France et il exprime alors sa fierté de voir Michel Barnier représenter les intérêts de la France à la Commission.
Cela ressemble fortement à l'enthousiasme que la future nomination de Pierre Moscovici suscite chez certains dans la majorité. En effet, cela permettrait selon eux à la France de profiter des largesses de la commission en ce qui concerne la réduction des déficits.
Cette idée d'un commissaire européen servant les intérêts de son pays d'origine est très répandue, et pas seulement en France. En 2000, par exemple, lors de la signature du Traité de Nice, chacun des Etats s'était ainsi arquebouté pour conserver au moins un commissaire par pays et ce malgré l'élargissement de l'Union Européenne, donc de la Commission.
Or, le rôle de la Commission n'est pas de faire des fleurs au pays d'origine de ses membres, mais bien de faire respecter les règles définies en commun dans les différents traités européens. Et cela peut, évidemment, être à l'origine de tensions entre un commissaire et son pays d'origine !
Pour trouver un exemple de cela, nous pouvons revenir en 2003. A ce moment-là, Pascal Lamy est commissaire européen en charge du commerce. Il rappelle alors publiquement à la France le rôle de la Commission Européenne, c'est-à-dire d'être le gendarme de l'Europe et de fait veiller au respect des traités.
En 1988, au micro de Jacques Chancel dans Radioscopie sur France Inter, Jacques Delors, alors Président de la Commission européenne allait encore plus loin.
Il expliquait en effet que pour mener à bien sa mission, il se devait d'oublier sa nationalité, ainsi que son appartenance politique.
Aujourd'hui, si le temps d'une commission apolitique est certainement derrière nous, celui d'un commissaire au service de son Etat d'origine n'est certainement pas devant nous.
A moins d'enterrer définitivement l'idée européenne
À regarder
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter