Le particularisme alsacien face au redécoupage régional
En 1990, comme en 2014 l'Alsace refuse tout rapprochement avec ses voisins, qualifiés souvent de "Français de l'intérieur". Mais dans le même temps, les Alsaciens craignent aussi d'être abandonnés.
/2016/08/23/v1a_maxstockworld191578_0.jpg)
La revendication du particularisme alsacien
En août 1990, Pierre Joxe, le Ministre de l'Intérieur, présente en conseil des Ministres un projet de loi mort-né.
C'est celui qui prévoyait la coopération accrue entre des régions limitrophes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela ne passe pas en Alsace dont la seule région contigüe est la Lorraine.
La réponse est catégorique, pas question de se rapprocher de son voisin lorrain.
Cet enterrement résonne évidemment dans l'actualité d'aujourd'hui, l'Alsace restant aujourd'hui l'une des régions qui résiste le plus farouchement à la réorganisation des régions décidée par le gouvernement. Réorganisation soumise aujourd'hui au vote solennel de l'Assemblée Nationale.
Ainsi, au 1er janvier 2016, la France comptera 13 régions métropolitaines contre 22 actuellement, dont une regroupant l'Alsace, la Lorraine, et la Champagne-Ardenne. En Alsace, on grince des dents, tant et si bien que la capitale de cette nouvelle entité a été dévoilée en avance, Strasbourg, histoire de calmer les Alsaciens.
Le particularisme alsacien tient à l'histoire particulière de la région dans l'espace national. Pierre Pflimlin a réalisé le premier découpage régional en 1955, celui qui a fait de l'Alsace une région à part entière. Longtemps maire de Strasbourg, il explique en 1964 une source de ce que l'on appelle le particularisme alsacien.
"Le dialecte entre pour une large part dans la personnalité alsacienne" soutient-il. "C'est en parlant le dialecte que les Alsaciens ont réussi à conserver cette forte personnalité qui leur a permis de résister à la germanisation"
Et de fait, en Alsace, la crainte de la dissolution de l'identité alsacienne dans un vaste ensemble régional, avec les Français de l'intérieur, selon l'expression consacrée, est forte.
Mais aussi la peur d'un abandon de la région par Paris
Mais paradoxalement, l'Alsace craint dans le même temps d'être abandonnée par la France et le poids de l'histoire est évidemment très fort dans ce sentiment.
En 1984, alors que le choix de Grenoble pour l'accueil de l'accélérateur de particules vient d'être officialisé, au nez et à la barbe de Strasbourg, François Mitterrand se déplace en Alsace pour rassurer la région qui craint un abandon par Paris.
"Il ne faut pas plaider pour l'abandon par la France de l'Alsace ! "
Ainsi, toujours partagée entre la peur d'être abandonnée et la peur de perdre son âme, l'Alsace s'interroge plus que jamais sur son identité.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter