Histoires d'Info. Otan : la promesse trahie des Etats-Unis ?

Donald Trump est à Bruxelles jeudi 25 mai. Au menu, un sommet de l'Otan et un QG flambant neuf. Il fut un temps où l'Otan appartenait presque au passé.

Aujourd'hui, l'Otan l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, compte vingt-huit états membres contre seulement seize à la fin de la Guerre froide. Cette augmentation peut sembler paradoxale. En effet, il semble utile de rappeler que l'Otan, née en 1949, a d'abord été pensée comme une alliance militaire défensive dans le contexte d'une Guerre froide naissante. L'article 5 de son traité fondateur stipule ainsi que "Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles [...] sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles [...] assistera la partie ou les parties ainsi attaquées." Autrement dit si l'un des membres est attaqué, les autres viendront à son secours quitte à devoir employer la force pour cela.

La menace devient presque inexistante

À l'époque, quand on pensait à une attaque, on pensait exclusivement à une attaque venant de l'Est, de l'URSS ou de l'un de ses états satellites. À la fin des années 1980, suite aux révolutions dans les démocraties populaires et à la chute du mur de Berlin, cette menace devient presque inexistante. Et plus encore le 1er juillet 1991 : "Encore une page d'Histoire qui se tourne. Le Pacte de Varsovie va être dissout, est dissout. Les représentants des pays qui le composaient se réunissent aujourd'hui à Prague pour la dernière fois. Le Pacte de Varsovie pour résumer, c'était aux pays de l'est ce que l'Otan est aux pays de l'ouest. Les derniers soldats soviétiques quittent la Hongrie et la Tchécoslovaquie. C'est toute l'organisation économique et de défense de l'après-guerre qui se détricote quasiment en catimini."

L'Otan s'agrandit

Pourtant, l'Otan ne disparaît pas et s'étend même vers d'anciens pays communistes de l'Est. Et c'est une question ultra-sensible en Russie où l'on considère que les Etats-Unis ont trahi leurs promesses. En 2007, à Munich, Vladimir Poutine s'était ainsi publiquement interrogé sur l'élargissement de l'Otan qui irait à l'encontre de la parole donnée en février 1990. À l'époque, le secrétaire d'Etat américain, James Baker, avait promis à Mikhaïl Gorbatchev qu'en échange de l'entrée de l'Allemagne en cours de réunification dans l'Otan, il n'y aurait plus jamais d'élargissement vers l'est.  "Pas d'un pouce", avait-il dit. Ce deal, le secrétaire à la Défense, Robert McNamara, l'avait déjà proposé aux Soviétiques dans les années 1960.

Promesse trahie ou non, les historiens débattent encore. Toujours est-il que le sommet qui s'ouvre jeudi 25 mai accueille bien vingt-huit membres, dont douze sont entrés après la réunification allemande, pour la plupart issus de l'ancien bloc de l'Est. Il s'agit là d'une pierre de discorde majeure avec la Russie.