Histoires d'Info. Albert Camus obtient le prix Nobel de littérature (1957)
C’était il y a 60 ans. Et, à l'époque, depuis quasiment une dizaine d’années, le nom d’Albert Camus était cité chaque année parmi les favoris du Prix Nobel de littérature.
La Chute publiée en 1956 impressionne le jury qui hésite cependant entre lui et André Malraux pour le prix Nobel 1957. Le 16 octobre, l’ambassadeur de Suède à Paris s’adresse à Camus : "Cher monsieur Camus, je vous apporte la bonne nouvelle, l'Académie suédoise vous a en effet aujourd'hui, à sa cession de cet après-midi, décerné le prix Nobel de littérature". Albert Camus lui répond : "Je vous remercie monsieur l'ambassadeur et je vous prie de transmettre à l'Académie suédoise les remerciements d'un écrivain français d'Algérie".
Un puissant idéal
Alfred Nobel avait, dans son testament, voulu que le prix soit accordé à un auteur ayant "fait la preuve d’un puissant idéal". Le comité Nobel l’a respecté puisqu’il remet le prix à Camus après avoir considéré "sa mise en valeur pressante de l'absurdité de l'existence humaine n'est pas le fait d'un négativisme stérile". Autrement dit, il y a un idéal, de liberté, de bonheur. Comme l’écrivait Camus lui-même dans Le Mythe de Sisyphe (Sisyphe, condamné par Zeus à pousser sans fin un rocher en haut d’une colline, rappelons-le) publié en 1942 : "On a compris que Sisyphe est le héros absurde…On ne découvre pas l’absurde sans être tenté d’écrire quelque manuel du bonheur. Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose. Il se sait le maître de ses jours. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux."
Une part de son prix offerte
Le 10 décembre 1957, Camus est à Stockholm pour recevoir son prestigieux prix : "Dans toutes les circontances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s'exprimer, l'écrivain peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le servicé de la vérité et celui de la liberté."
Ce défenseur de la vérité et de la liberté offrira discrètement une part importante de son prix aux veuves des écrivains hongrois exécutés après l’échec de l’insurrection de novembre 1956. Indéniablement, et pour reprendre les mots d’Alfred Nobel, Albert Camus aura, dans son œuvre et dans sa vie "fait la preuve d’un puissant idéal".
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