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1970: l'année où tout a changé dans la prévention des avalanches

Histoire d'info Thomas Snégaroff Du lundi au vendredi

Alors que Météo France propose aujourd'hui de nouveaux pictogrammes pour informer les skieurs des risques d'avalanche, retour à l'année dramatique où tout a changé: 1970

Thomas Snégaroff

Radio France

Publié le 24/02/2016 07:03 Mis à jour le 24/02/2016 08:57

Temps de lecture : 1min

Retour le 10 février 1970, les vacances, le ski et le drame.

"Val d'Isère est en deuil ce soir. Un voile de tristesse s'est abattu sur une de nos plus prestigieuses des stations de sport d'hiver. La formidable coulée de neige qui a emporté le rez-de-chaussée de l'immeuble de l'UCPA a fait aux dernières nouvelles 41 morts et une trentaine de blessés, et puis il y aurait aussi 26 disparus."

Sur les 194 vacanciers qu’accueille le centre de l’UCPA, 39 jeunes meurent et 37 autres sont blessés, frappés par une terrible avalanche qui les a ensevelis au moment du petit déjeuner. C’est un drame terrible, l’un de ceux qui mobilisent la classe politique et l’opinion publique. D’autant que la montagne tue au moment où se développe rapidement le ski. Le plan neige a en effet été lancé en 1964. Il vise à doter sur une dizaine d’années de plus de 300.000 nouveaux lits.Le redoux du début du printemps de cette même année 1970 conduit à une autre catastrophe, toujours dans les Alpes, mais plus au Nord, sur le plateau d’Assy. France Inter, le 16 avril 1970:

"Ils étaient malades. Ils étaient allés se refaire une santé. Ils sont morts. 56 petits garçons ensevelis sous des tonnes de roches boueuses et enneigées. Avec eux, leurs infirmières, leurs moniteurs. En tout, 72 morts ou disparus. Là encore, des gens qui souffrent, qui ne réalisent pas, qui ont cette phrase: "Ce n'est pas possible", peuvent donner à penser que l'on pouvait prévoir. Mais comment prévoir les soubresauts de la nature alors que même ce que l'homme maîtrise entièrement lui-même laisse toujours cette marge d'imprévu qui peut provoquer des drames."

La question de la prévention se pose pourtant avec une grande acuité. La fatalité ne peut être invoquée, d’autant que ce gigantesque glissement de terrain avait été précédé d’une avalanche dix jours plus tôt et par l’apparition de fissures causées par l’instabilité de la roche, elle-même gorgée d’eau…Mais le directeur du centre n’avait rien fait.

Le choc est tel qu'un an plus tard, sera créée "L'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches", première étape d'une connaissance de la neige et de la prévention des risques qui n'a cessé depuis de faire des progrès. Reste aux skieurs à faire preuve de responsabilité et de prudence. Seize personnes sont mortes dans des avalanches dans les montagnes françaises depuis le début de l'année 2016, toutes hors pistes ou sur des pistes fermées.