Expliquez-nous... la réforme du collège
Depuis dix jours, la réforme proposée par la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, enflamme les partis politiques et le monde de l'éducation.
Ce n'est pas la première fois qu'un gouvernement se lance dans une réforme de l'enseignement. Et presque à chaque fois, les propositions ont du mal à passer. Mais cette fois, la mobilisation contre le texte de la ministre de l'Education est plus large, une grève des enseignants est d'ailleurs prévue ce mardi.
La pile des réformes (et des échecs) commence dans les années 1950, d'après la Documentation française. A l'époque, l'école se divise en plusieurs filières, très inégalitaires. L'organisation scolaire marque les clivages sociaux : l'école du "peuple" d'un côté, celle des milieux aisés de l'autre. Depuis, toutes les réformes proposées visent un même objectif : modeler une école démocratique égalitaire de la République.
Des réformes en séries dans les années 1980
En 1975, le collège unique est créé. Première étape mais loin d'être suffisante en terme de démocratisation : l'enseignement s'est massifié et les élèves en échec scolaire sont souvent issus des catégories sociales les moins favorisées. Du coup, les gouvernements de gauche comme de droite lancent une nouvelle vague de réformes dans les années 1980. Il y aura entre autre le "nouveau contrat pour l'école", le "collège de l'an 2000", le "collège pour tous (...) et pour chacun". Mais les inégalités restent cramponnées aux sièges des collégiens.
Elles sont revenues en boomerang il y a un an et demi, avec l'évaluation de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Elle pointe le fossé entre les bons et les mauvais élèves dans le système français. D'où cette nouvelle réforme.
L'enseignement des langues au centre de la réforme
Le constat du ministère, c'est que les classes de langues, qui ont grandi avec l'Europe, sont des ferments d'inégalité. Ces classes servent parfois de pôles d'excellence, dans lesquels sont placés les meilleurs élèves. Il s'agit notamment des classes bilangues qui commencent en 6e et des sections européennes. Najat Vallaud-Belkacem propose donc de supprimer ces classes spécifiques, pour introduire une seconde langue vivante, pour tous, à partir de la 5e.
Le texte du gouvernement prévoit aussi des enseignements à la carte gérés par plusieurs enseignants, et notamment par l'accompagnant personnalisé. Les décrets et l'arrêté qui servent de véhicule pour la réforme ont été soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 10 avril. Cette instance, qui rassemble des représentants de l'Education nationale, des parents et des collectivités locales a adopté la réforme avec 51 voix pour, 25 contre et une abstention.
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