Expliquez-nous... la CGT

La CGT est le plus vieux syndicat français. Il a été créé en 1895. C’est aussi le plus gros syndicat, mais il perd du terrain face à la CFDT. Il compte actuellement quatre fois moins d’adhérents qu’à son apogée. La CGT est basée à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Son patron (on dit secrétaire général) s’appelle Philipe Martinez.

Leader syndical depuis plus de 100 ans

La Confédération générale du travail est devenue très puissante dès le début du XXe siècle. Le syndicat compte deux millions d’adhérents en 1918, et en revendique même trois millions en 1953.

Mais la CGT s’est aussi divisée. La plus grosse fracture s’est produite  en 1948 quand des militants quittent le syndicat pour créer la CGT-FO, c’est à dire Force Ouvrière. Ils reprochaient à la CGT sa proximité avec le Parti communiste.

CGT et PCF  

Les liens ont été puissants entre le syndicat et le parti politique et cela a duré presque jusqu’à la fin du XXe siècle. Les dirigeants de la CGT faisaient souvent partie des instances du PC.

Mais en 1996, le secrétaire général de la CGT Louis Viannet acte la séparation avec les communistes, alors que lui-même avait siégé au bureau politique du PCF. Avant lui, il y a avait eu Henry Krasucki et Georges Séguy, pour ne citer qu’eux.  

La CGT, combien de divisions ?

On compte les forces de deux manières principales. Le nombre d’adhérents et les résultats aux élections professionnelles. En adhérents, la CGT revendique aujourd’hui 686.000 encartés, en baisse constante.

Et aux dernières élections interprofessionnelles en 2013, la CGT a rassemblé 26,7% des suffrages, juste devant la CFDT qui était à 26%. La centrale de Montreuil a perdu du terrain à la SNCF, la RATP, chez Orange, Air France.

Quel avenir et quelle stratégie ?  

Le doute s’est installé à Montreuil car la CFDT est un syndicat réformiste, alors que le CGT conserve l’étiquette d’un syndicat protestataire, qui descend plus rapidement dans la rue que la CFDT, plus ouverte à la négociation face aux changements. La loi travail en est une illustration.

Philipe Martinez se pose lui-même des questions sur l’avenir. A quelques jours du Congrès, il a déclaré publiquement que son organisation risquait de ne "plus être le premier syndicat" de France. Et sur le document d’orientation qui est débattu lors du Congrès, il est écrit que se pose aujourd’hui "la question de l’efficacité de la CGT".

Enfin, pour ne rien arranger à ses affaires, la centrale syndicale a été marquée par le scandale Thierry Lepaon, le précèdent secrétaire général qui a dû démissionner en janvier 2015 parce que les travaux dans son appartement de fonction avait couté cher. Une démission à ce niveau, cela n’était pas arrivé depuis 1909 à la CGT.

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