Expliquez-nous... L'additif E171 - dioxyde de titane
Alors que le gouvernement va demander la suspension "avant la fin de l'année" de l'utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les produits alimentaires, focus de franceinfo sur l'additif E171.
L'additif E171, ou dioxyde de titane, est utilisé dans l'industrie agroalimentaire et cosmétique dans certains cas pour blanchir, dans d'autres pour rendre plus brillants, intensifier les couleurs, de bonbons, gâteaux, glaces, dentifrice, rouges à lèvres, ou rendre plus opaque le pelliculage de médicaments, de comprimés, de gélules.
L'ONG Agir pour l'environnement en a détecté dans près de 300 produits alimentaires. L'UFC Que Choisir évoquait l'an dernier sa présence dans 4.000 médicaments (Doliprane, Dafalgan, Spasfon...) et demandait déjà, à l'époque, une évaluation des risques représentés par la présence de cet additif, la question étant de savoir s'il est ou non utilisé sous forme de nanoparticules.
L'été dernier, c'est le magazine 60 Millions de consommateurs qui dénonçait la présence de dioxyde de titane dans des sucreries sous la forme de nanoparticules.
Les incertitudes autour des nanoparticules
Les nanoparticules sont des particules infiniment petites -10 000 fois plus petites qu'un grain de sable- aux effets potentiellement plus toxiques que celles de plus grande taille, car passant plus facilement les barrières physiologiques, pouvant se retrouver dans différents organes sans qu'il y ait de certitude sur leurs effets et sur les seuils de toxicité.
L'absence d'études poussées sur les effets potentiels sur l'homme
Les associations de défense des consommateurs ont entre autres mis en avant l'an dernier une étude assez édifiante de chercheurs de l'INRA -l'institut national de la recherche agronomique- menée sur des rats. Ils leur ont fait ingérer du dioxyde de titane utilisé par l'industrie patissière à des doses équivalentes à celles absorbées par les hommes. Au bout de cent jours, ils ont vu apparaître des lésions précancéreuses de l'intestin et une accélération de la maladie chez des animaux déjà atteints de tumeurs. Même si ces résultats ne sont pas directement transposables à l'homme, ils interpellent.
En 2006, le Centre international de recherche sur le cancer avait classé le dioxyde de titane comme «cancérigène possible pour l’homme » lorsqu’il est inhalé.
Dix ans plus tard, l'Autorité européenne de sécurité des aliments avait estimé que le dioxyde de titane ne présentait pas de danger pour la santé, sans pour autant établir, faute de données suffisantes, de DJA, de dose journalière admissible, c'est à dire la quantité de substance qu'une personne peut ingérer tout au long de sa vie sans risque pour sa santé.
Depuis l'an dernier, l'ANSES, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, est saisie. Elle a préconisé des études plus poussées.
Ce que demandaient les associations, c'est, en l'absence de résultats, une suspension de cet additif sous forme de nanoparticules puisqu'au fond il n'apporte rien de fondamental.
Le gouvernement va demander la suspension "avant la fin de l'année" de l'utilisation des nanoparticules de dioxyde de titane dans les produits alimentaires
Agir pour l'Environnement s'en félicite mais demande un élargissement de la suspension aux médicaments et aux cosmétiques.
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