Fabien Roussel : se distinguer… au dépend de ses alliés
Eric Coquerel a été élu ce jeudi président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Son élection, comme celle de autres présidents des commissions permanentes, représente un enjeu stratégique qui semble laisser de marbre le député communiste Fabien Roussel.
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Que devient Fabien Roussel ? Le flamboyant candidat communiste la présidence de la République, grand défenseur de la bonne viande et du bon vin, s’était fait un peu plus discret depuis la constitution de la NUPES – et, par ailleurs, son score de 2,3% au premier tour de la présidentielle.
>> Assemblée nationale : le député LFI Eric Coquerel élu président de la commission des finances
Quel regard porte-t-il, aujourd’hui, sur l’élection du bureau de l’Assemblée, qui a vu le Rassemblement national s’emparer de deux vice-présidences ? Sa réponse, jeudi 30 juin sur Sud Radio, était inattendue. "Les batailles de postes, la lutte des places qui se mène à l'Assemblée nationale, comme on dit chez-moi ça m'horripile les tripes, affirme Fabien Roussel. Je ne supporte pas ça. Je laisse chacun à ses petites affaires. Chacun veut avoir sur ses cartes de visite, secrétaire, vice-président et tralali et tralala. Franchement les Français attendent de nous que dès le mois de juillet, il y ait du sonnant, du trébuchant qui rentre dans leur porte-monnaie."
Langage familier pour souligner l'ancrage local
"Ça m’horripile les tripes", "du sonnant et du trébuchant", "et tralali et tralala" : revoilà donc Fabien Roussel tel que nous l’avons connu lors de la campagne présidentielle, utilisant volontiers un vocabulaire imagé, relâché, voire familier pour mettre en avant son ancrage populaire. C’est une stratégie que nous avons déjà souligné à maintes reprises chez lui : utiliser la forme, le langage, pour tenter de forger une image qui soit à son avantage.
Sur le fond, Fabien Roussel ne reconnaît aucun intérêt à la question de la répartition des fonctions à l’Assemblée nationale, qu’il résume par un habile calembour : "la lutte des places". Et ça n’est pas un hasard, au contraire : il réaffirme cette position un peu plus tard. "Je supporte pas ça. Ce spectacle de se battre, de faires des tractations, de négocier en coulisse, en public pour avoir tel ou tel poste avec des arrangements contre-nature. On a un litre d'essence qui dépasse les 2,30 euros du litre et visiblement le spectacle de l'Assemblée nationale, c'est tiens je te dépose ma...non mais ça va quoi, un peu de sérieux."
Faire des "tractations en coulisse", conclure des "arrangements contre-nature" : tout ce spectacle l’insupporte, au point qu’il appelle l’ensemble des députés concernés à faire preuve "d’un peu de sérieux". Et ce n’est toujours pas fini. Sur l’élection du président de la commission des finances, c’était aussi le même son de cloche. "Il y aura un vote et en fonction de ce vote, il y aura un président. Et on n'en parle plus, on passe à autre chose. Il y aura la candidature d'Eric Coquerel, nous voterons pour et on peut parler du pouvoir d'achat ?" Vous comprenez l’idée générale : pendant que tout le monde se préoccuperait de la répartition des postes, lui serait déjà au travail.
Dénigrer les discussions
Est-ce une stratégie ? En tout cas, on peut remarquer que cette position, consistant à dénigrer les discussions qui ont eu lieu pendant deux jours, elle participe de fait à renvoyer de lui une image positive : celle d’un député qui se préoccupe des Français, et non de ses petits avantages personnels. Ce faisant, Fabien Roussel participe à jeter le discrédit sur l’ensemble des députés, alors même que la répartition des postes, dans une assemblée morcelée sans majorité absolue, est en réalité une question politique importante. De surcroît, et plus spécifiquement, il participe à jeter le discrédit sur les députés de la Nouvelle union populaire, qui ont largement pris part à ces négociations.
À nouveau, donc, Fabien Roussel semble se préoccuper avant tout de l’image qu’il renvoie de lui-même, quitte à abîmer au passage celle de ses alliés. Alors, on peut comprendre la manœuvre sur un plan stratégique : elle lui permet d’essayer de reprendre pied dans le débat public, tout faisant oublier que son propre groupe a été assez mal servi dans la répartition des postes à l’Assemblée. Mais cela ne peut se faire qu’au prix d’une entaille, nouvelle, dans la confiance que les Français témoignent encore à leurs représentants. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?
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