En un mot. Mayotte, le confetti sans bouée de sauvetage
Le mot de l'actu du jour est Mayotte. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.
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Mayotte. Mot qui vient d’un cartographe arabe qui appelait cet endroit "l’île de la mort", sans doute à cause des naufrages causés par la double barrière de corail. Mayotte est inquiétante. Les mouvements sociaux y durent depuis quatre semaines, à coups de grèves à l’école, de barrages, et de manifestations.
Mayotte, c’est l’île abandonnée. La ministre des Outre-mer a fini par s’y rendre. Elle est à Mayotte. Et elle a pris la parole, lundi 12 mars, lors d'une conférence de presse : "Je suis allée à la rencontre des Mahorais et des Mahoraises (…). Je suis venue annoncer une nouvelle méthode de travail (…) pour préparer Mayotte de demain, avec une nouvelle stratégie."
Annick Girardin vient donc tendre la main. Et pour ce faire, elle s’est assise à la table des discussions, ou plutôt, par terre. Car la ministre s’est assise sur le bitume, à un barrage. Avant cette conférence de presse, elle est donc arrivée, le corps enroulée dans un tissu local, le visage tout bronzé, telle une mini Dalaï-lama, ou une évangéliste. Elle a plié les genoux, et s’est assise. Avec ses mains, elle a mimé le geste d’un rassemblement, invitant la population à se joindre à elle. Du Mère Teresa, ou du Aung San Suu Kyi, à voir. Cela dépendra de la suite.
La bonne parole
Enveloppée tel un sushi dans ce magnifique sari mahorais, sœur Girardin est venue délivrer la bonne parole du gouvernement, sur une île dévastée par la misère sociale, la violence et la corruption. Une île où 84% des personnes vivent sous le seuil de pauvreté, où la population a été multipliée par quatre, en 30 ans, où une maternité géante, la première de France, accueille des milliers de femmes venues des Comores. Mayotte, une île française, loin, tellement loin.
Il faut sauver Mayotte, qui connut l’esclavage et le sultanat et qui est en train de se noyer, tel un confetti sans bouée de sauvetage. Son histoire en dit long sur le bilan désastreux dressé aujourd’hui. L'île fut vendue aux Français au 19e siècle pour la somme de 1 000 piastres, trois fois rien. Mayotte, l’île bradée.
En un mot : peace and love, assise par terre, cela risque de ne pas suffire. De même que les premiers chiffres annoncés (vingt gendarmes et dix policiers en plus, 330 000 euros du fond de prévention de la délinquance) semblent dérisoires. S’assoir par terre et tendre les bras, c’est bien joli, mais ouvrir son porte-monnaie serait le geste plus efficace.
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