Japon : malgré la toute première commercialisation d'une pilule abortive, l’IVG n’y est encore qu’un droit restreint
Le Japon autorise pour la toute première fois l’interruption volontaire de grosses médicamenteuse. Jusqu'à aujourd'hui, les deux seules méthodes d’IVG pratiquées au Japon étaient le curetage et l’aspiration.
Le Japon autorise enfin la commercialisation d'une pilule abortive : pour la gynécologue japonaise Ruriko Tsushima, c'est un premier combat gagné, mais il reste encore tant à faire. Elle se bat depuis des années pour que l’IVG médicamenteuse, interruption volontaire de grossesse sans intervention chirurgicale, devienne réalité au Japon. "Plusieurs entreprises ambitionnaient de proposer leur pilule au Japon, et elles ont abandonné, développe-t-elle. Enfin, une a persévéré jusqu’à obtenir l’approbation."
Le Japon a 30 ans de retard dans ce domaine, pour une raison qu’explique cette gynécologue : "Tant le ministère de la Santé que le corps médical ignoraient l’existence de ce type de méthode médicamenteuse, et en plus, ça ne les intéressait pas du tout." Jusqu’à l’approbation de la pilule abortive, qui date de fin avril, les deux seules méthodes d’IVG pratiquées au Japon étaient le curetage et l’aspiration, qui sont pourtant souvent jugées risquées et encore plus traumatisantes. Malgré tout, quelque 150 000 IVG sont pratiquées chaque année au Japon.
"Aucune femme ne tombe enceinte dans le but d'avorter"
L'IVG ne sera pas pour autant simplifié au Japon, car ce n'est pas un droit pleinement octroyé aux femmes. Il faut justifier ce choix par des difficultés réelles à élever un enfant, obtenir l’accord de son partenaire pour une femme mariée ou en concubinage. "Il y en a qui pensent encore qu'il faudrait tout bonnement interdire l’avortement, mais aucune femme ne tombe enceinte dans le but d’avorter", affirme Ruriko Tsushima.
De surcroît, le prix cumulé de la pilule abortive et de l’hospitalisation – qui est une condition pour l’obtenir – sera, tout comme l’IVG chirurgicale, à la charge intégrale de la patiente, et le coût total devrait dépasser les 1 000 euros. Un coût qui ne répond pas au souhait des femmes relayé par la gynécologique Tsushima.
"Je veux que l’on crée un environnement dans lequel chaque femme puisse avoir accès à une pilule abortive."
Ruriko Tsushima, gynécologue japonaiseà franceinfo
A cause de ces conditions très difficiles pour obtenir une IVG, chaque année, des grossesses non-désirées sont menées à terme, notamment celles d’adolescentes, ce qui force des femmes à accoucher dans des circonstances terribles, et place des nourrissons en danger.
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