En Egypte, un numéro mis en place pour dénoncer les journalistes qui donnent des "informations mensongères"
En Egypte, le gouvernement vient de mettre en place une ligne téléphonique pour dénoncer les journalistes qui donnent "des informations mensongères". Dans un pays où les autorités répriment les voix dissonantes, le projet inquiète.
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Une hotline a été mise en place par la justice égyptienne, avec un numéro de téléphone par région. Les Egyptiens peuvent envoyer des messages via l’application Whatsapp ou par SMS et dénoncer des informations jugées mensongères à condition de laisser ses coordonnées complètes.
La chasse aux voix dissidentes
Officiellement, ce projet sert à protéger les intérêts du pays. Mais ce service est mis en place dans un contexte bien particulier. Les journalistes qui s’éloignent de la ligne officielle dictée par le pouvoir sont régulièrement ciblés et intimidés. Les interviews sont surveillées. Plus de 450 sites internet sont déjà bloqués, notamment Mada Masr, un site d’information indépendant. Idem pour le site de l’ONG Human Rights Watch. À la veille de l’élection présidentielle prévue fin mars, 18 journalistes ont été arrêtés par les autorités ces dernières semaines.
Au total, au moins 29 d'entre eux sont en prison, certains depuis plus de 4 ans. Dans un régime autoritaire, la lutte contre les fake news ressemble donc plutôt à une répression contre toute forme d’opposition. L’ONG Reporters Sans Frontières dénonce d’ailleurs une initiative qui musèle encore un peu plus une presse déjà largement réduite au silence.
Les médias étrangers, une cible du régime
Un documentaire de la BBC sorti au début du mois de février a particulièrement mis en colère les autorités égyptiennes qui cherchent désormais à faire fermer le bureau cairote de l'entreprise publique britannique. Ce documentaire (en anglais) évoque la sensible question des disparitions forcées, ces hommes et femmes kidnappés par la police et dont les familles n’ont plus de nouvelles, parfois pendant des semaines ou pendant des années. Plus grave, l’une des sources de ce film a été arrêtée quelques jours après la diffusion du documentaire. Une mère de famille a disparu pendant 48 heures. L’avocat qui a annoncé la disparition de cette femme a lui aussi disparu pendant 48 heures, avant d’être aperçu dans le bureau du procureur.
Ezzat Ghoneim avait également dénoncé les tortures subies par un journaliste, justement. Moataz Wadnan travaillait pour le Huffington Post quand il s’est fait arrêter au mois de février. Son avocat affirme qu’il a reçu des coups et a été électrocuté. C’est dans ce contexte que les autorités égyptiennes incitent les citoyens à dénoncer les journalistes à la police.
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